Ça y est, le bateau est prêt à prendre l’eau. L’I.boat, nouvelle salle dédiée à la musique mais aussi aux arts numériques, flotte fièrement sur les bassins à flots de Bordeaux. Car oui, c’est un ancien ferry qui accueille un public nombreux en cette première soirée d’inauguration. Trois niveaux, tous remplis de monde, avec une ambiance qui s’obscurcit en descendant vers la cale, où se trouve la salle. Il fait chaud, le bar est bien visible et pris d’assaut avant le concert de Baxter Dury. S’hydrater, c’est important, bien se placer aussi : l’Anglais est justement là avec son groupe, prêt à commencer.
Premier constat : ouh, c’est fort. Second constat : le son se règle rapidement, et se révèle plutôt bon. C’est une bonne chose, car Baxter et ses acolytes sont visiblement heureux d’être là, faisant preuve de décontraction mais aussi d’élégance dans la façon de se comporter, de présenter les morceaux. Bref, la façon exquise qu’a le musicien d’établir une relation de séduction avec son public marche très bien, parce qu’elle s’appuie sur une prestation impeccable, bien que trop courte (45 minutes), durant laquelle « Happy Soup » est majoritairement représenté dans la setlist, truffée d’élégantes chansons pop au charme évident et élégant (« Francesca’s Party », « Happy Soup », « Trellic », « Claire »), qui se révèlent parfois plus mélancoliques, voire sombres (« Fungus Hedge », « Cocaine Man »). Les blagues sur les Anglais sont de rigueur, l’auto-dérision est de bon ton et en dépit de la coupure de courant qui a plongé la salle dans le noir un bref instant, Baxter et les siens ont pu assurer la fin de ce bref concert comme ils l’ont commencé, avec de belles cartouches pop en main et un savoir-être admirable.