Petit Fantôme, c’est un membre de plus dans la famille pop bordelaise. Il y a dans celle-ci beaucoup de têtes, beaucoup de talent, et parmi elles, Petit Fantôme trône avec élégance et décontraction. Aux commandes, un membre de Frànçois and the Atlas Mountains, Pierre Loustaunau, dans ses bagages plein d’idées, et pour nous, un EP 100% couleur locale, avec en bienfaiteurs Bordeaux Rock et Animal Factory.
Mais c’est quoi, Petit Fantôme ? Ouhla ! Vaste question. On va parler de « Yallah » d’abord… C’est un disque de six titres, auxquels s’ajoutent deux remixes. C’est en français. Et c’est pop, mais de la pop bricolée de façon bancale. C’est décontracté, ça chaloupe mais tient bien sur ses jambes. On y parle de plage, de vacances, de se barrer, bref, c’est plein de vie et les mélodies solides donnent fichtrement envie d’y croire. Oui, danser coupé-décallé à « Tahiti », je n’y avais jamais pensé, mais je suis ressorti du titre l’envie de prendre un billet d’avion, de chanter comme sur « Yallah » : « Ca y est, hé! On y est ! Hé ! A la plage ! », de chanter « Partons » qui sonne comme un (Gran)daddy au parfum chill wave ludique, et pour finir me laisser happer par les grandes nappes de claviers moites sur « Young Lion ». Et pour que le tout tienne en place, il a fallu mettre des rustines un peu partout, et l’habileté de ces jeunes gens fait que cela donne une touche Do It Yourself, un côté rétro-chi-cheap enivrant. Le plaisir se prolonge même le temps de deux remixes (« Young Lion » transformé en musique pour boom 8 bits, quand « Yallah » bénéficie de l’attention précieuse de Pendentif, autre formation bordelaise prometteuse), qui parachèvent ce disque de grande classe.