Dans un flot de production écouté d’une oreille parfois de plus en plus distraite, allez savoir ce qui peut retenir l’attention sur Hundreds. Un n-ième duo electro-pop allemand même pas sexy pour deux sous, largement réminiscent des productions Morr Music, type Lali Puna ou Mrs John Soda. Bon, d’abord, il existe déjà des références plus honteuses. Ensuite, il y a une poignée de chansons plutôt réussies. Je ne résiste pas à « Fighter », à la fois subtile et prenante, qui lorgne un peu plus vers The Notwist. On reste en famille, donc, dans une lignée qui se veut résolument plus mélodique que franchement électronique. Où les morceaux, même après un démarrage souvent robotique, finissent le plus souvent par faire preuve d’âme, lorsque leur raideur initiale se transforme en une sorte de dignité élégante et profondément humaine, comme sur le bien (ou mal!) nommé « Machine », ou encore « Solace ».
Il reste aussi de la place pour des passages moins hybrides, soit classiquement une electro un peu plus dansante et optimiste (« Happy Virus », « Wait for My Raccoon », « Song for a Sailor »), ou alors carrément apaisée et caressante (« I Love My Harbour », « Little Heart »). Il ne manquerait finalement qu’une cerise pop sur le gâteau, si l’oubli n’était pas réparé avec « Let’s Write the Streets », qui constitue à mon sens, avec « Fighter » et « Machine » le triptyque pilier d’un disque de bonne facture (présenté comme ça, les plus ironiques se mettraient facilement à évoquer une pseudo « qualité allemande »). Disons plus simplement que si Hundreds ne renouvelle pas le genre, il le prolonge tout à fait dignement.