Je ne connaissais rien de ces deux artistes que mon ami (et lecteur de POPnews, mais en auriez-vous douté ?) avait programmées chez lui, pour un concert en appartement. L’envie de partir sans a priori, sans attentes particulières, bref, l’occasion de profiter simplement de la soirée, dans un cadre sympathique et accueillant (mention spéciale au curry vert, aussi goûteux que puissant une fois en bouche). Et comme la soirée s’est au final avérée en tous points délicieuse, il est temps de mettre un peu en lumière ces deux jeunes femmes.
Michelle et Michelle, comme deux soeurs, au sein d’une petite famille qui semble des plus accueillantes. Il s’agit de Camaraderie Limited, petite structure qui pousse des artistes vers l’avant, avec comme seuls carburants l’envie et la camaraderie donc. C’est donc en groupe (famille) qu’arrivent les artistes, leurs guitare et ukulele sous le bras, simplicité en étendard et sourire avenant. Le beau temps étant finalement au rendez-vous, c’est au jardin que les deux Américaines ont donné leurs concerts.
Michelle Blades a ouvert le bal, seule avec son ukulele. Pas perturbée du tout par les enfants présents qui s’égayent gentiment, elle a assuré un très beau concert de folk, doux et intimiste, qui a pris chaque spectateur par la main pour qu’il se laisse aller. D’une voix assurée, vibrante comme il faut mais toujours caressante, la jeune femme a narré des petites comptines jamais nunuches, avec toujours suffisamment de personnalité pour que son univers s’impose à tous avec une évidence sublimée par le cadre, les lumières et la douceur de la soirée. Et le temps d’une participation de tout le public, invité à taper un rythme sur ce qu’il voulait, elle a su improviser autour de son plaisir partagé. Superbe moment.
La jeune femme qui lui succède s’appelle elle aussi Michelle, mais évolue sous le nom de Glass Cake. Amie mais aussi voisine de style de sa compatriote, avec comme première différence un échange du ukulele contre une guitare acoustique. Les différences musicales sont quant à elles plus subtiles, joliment esquissées dans les ambiances, un son qui oscille entre Emily Jane White (ambiances, voix) et Alela Diane à ses débuts. Enthousiaste, elle charme le public par la simplicité de ses chansons, de sa façon d’être, qui s’ajoute à un talent indéniable pour le folk en esquisses, tout en subtilités et murmures bien affirmés. Et en quarante-cinq minutes, avec même une reprise de Tom Waits durant ce temps, elle a su aussi s’imposer auprès des personnes présentes. Des sourires partagés avec le public, des disques achetés auprès du micro-stand improvisé : un épilogue parfait pour une soirée qui ne l’était pas moins.