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Disques

Washed Out – Within and Without

Washed Out - Within and Without

Durant la semaine précédant la sortie de ce premier album de Washed Out, le fameux disquaire londonien Rough Trade a mis en place dans l’une de ses boutiques une installation plutôt inhabituelle: un lit dans lequel les visiteurs pouvaient s’installer afin d’écouter le disque tant attendu. Bien vu. La position horizontale est assurément la mieux adaptée pour profiter pleinement de ces chansons cotonneuses dans lesquelles il est bon de s’abandonner. Une sorte de refuge musical à l’abri des turpitudes du monde moderne.

Washed Out est l’alias derrière lequel se cache Ernest Greene, jeune américain découvert il y a deux ans à travers un doublé de EP très prometteurs, « Life of leisure » et « High times ». Greene débarque alors en pleine euphorie chillwave, pseudo mouvement éphémère monté en épingle par une blogosphère en mal de nouveauté. Si, comme la plupart des artistes auxquels on le compare à l’époque (Memory Tapes, Toro Y Moi…), Washed Out compose seul dans sa chambre une pop synthétique aux forts accents 80’s, on sent pourtant déjà poindre de ces enregistrements initiaux une qualité d’écriture un peu au dessus de la moyenne.

Confirmation est aujourd’hui faite de ce potentiel avec la sortie d’un album qui pourrait permettre au garçon d’Atlanta de s’affranchir définitivement de cette étiquette réductrice. Passant avec une aisance remarquable d’une électro-pop évocatrice de Beloved (« Amor fati »)  à un shoeagazing digne des enregistrements les plus ambient de Slowdive (« Eyes be closed »), Washed Out donne aujourd’hui une ampleur nouvelle à ses chansons. Une progression qui s’explique sans aucun doute par la présence aux manettes de Ben Allen, producteur déjà croisé chez Animal Collective, Deerhunter ou sur l’excellent « Solar » des finlandais de Rubik.

En réussissant à survivre à une hype démesurée, Greene fait entrer dans l’âge adulte un courant musical aux contours finalement très flous, mais qui nous aura permis de découvrir une jeune génération d’artistes avec laquelle il faudra désormais compter. De Toro Y Moi à Washed Out en passant par les très prometteurs Dominant Legs se dessine sous nos yeux la nouvelle cartographie d’une pop indé américaine dont la capacité de réinvention parvient encore une fois à nous fasciner.

 

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