Ayant bouclé leur BEPC/Bac/Partiel (entourer la mention préférée), les membres d’Avi Buffalo s’offrent un petit séjour estival dans la vieille Europe, pilotés par l’hyperactif Avi Zahner. L’opportunité pour lui de présenter quelques nouveaux titres, et faire étalage de son indéniable talent guitaristique.
Arrivé un peu trop tard pour vraiment profiter du concert de Steve Smyth, hirsute barbu ayant accompagné Angus & Julia Stone lors de leur dernière tournée. Un peu dommage, l’animal ayant plutôt réussi à bien accrocher le public encore relativement clairsemé, par la grâce de quelques morceaux folk blues plutôt intensément envoyés, et d’une voix intéressante, tantôt eraillée genre Tom Waits, tantôt plus lumineuse, genre Jeff Buckley en un peu plus viril.
Je me garderai de trop juger la prestation d’Amy Lavere, n’étant traditionnellement pas trop friand du genre, à savoir un blues un peu jazzy un peu propre sur lui, comme un tour de bayou en gondole. Bien exécuté, y a pas à dire, mais un tantinet ennuyeux pour mes petites oreilles. Moins ennuyeux, en revanche, pour mes yeux et ceux des spectateurs masculins présents dans la salle, tous rivés sur la chanteuse à la manière de chanter, comment dire… assez sensuelle (timbre mutin à la Ambrosia Parsley de Shivaree) et à l’accoutrement pour le moins évocateur (port improbable d’un masque vénitien – remember Eyes Wide Shut).
Arrive Avi Buffalo, l’attraction du jour, pour lesquels la salle s’est d’ailleurs bien remplie, faisant grimper la température. On a un peu l’impression de voir la classe de 3ème C monter sur scène, avec un line-up modifié (du premier album, seule reste Sheridan à la batterie), mais toujours aussi juvénile. Avi Zahner, taillé comme un demi de mélée, mérite bien son surnom de Buffalo. Il a manifestement confondu les boîtes de Ritaline et d’amphétamine, ou avalé un groupe électrogène en ayant oublié de le débrancher. Le contraste est total avec ses comparses plutôt impassibles.
S’adressant au public avec un débit survolté, le (tout) jeune homme est, comment dire un peu speed, et porte à lui tout seul le show, voire le vampirise…. Expédiant prestement quelques nouveaux morceaux, et le désormais classique « What’s in it For », les voilà qui remontent la côte Ouest pour une virée grungy, avant une petite poussée sonique qui sème un peu la confusion.
Après une bifurcation par un long et bon morceau plutôt classique rock US, l’enchainement de quelques titres du premier album est l’occasion de resserrer quelque peu les boulons de la pop.
Après l’instant émotion de « Where’s Your Dirty Mind », on se dit que tout groupe devrait avoir un bon morceau de fin de concert. Ça tombe bien. Malgré leur jeunesse, Avi Buffalo en ont un, en béton armé au titane, « Remember Last Time », déjà épique sur l’album. Rejoints par David Cousar, le guitariste d’Amy Lavere (au moins trois fois leur âge, et qui pour le coup peut se lâcher un peu), ils ne manquent pas l’occasion d’achever ainsi de la plus belle manière le set et bien sûr le public, rendant vaine l’idée même de rappel.