Le rythme ne s’emballe pas vraiment avec le second concert de la soirée, assuré par Mark Beazley en solo. Sachant que Rothko, le groupe que le Londonien fonda il y a une quinzaine d’années, était à l’origine un trio de bassistes, on se doutait bien qu’il n’allait pas venir avec un cornet à pistons… Juste de la quatre-cordes (comme la formation qui l’a précédé, il ne chante pas), ça pouvait faire un peu peur, mais le jeu de Beazley est heureusement plus mélodique que rythmique. Par moments, on se dit qu’il pourrait jouer à peu près la même chose sur une guitare (une baritone ?), avec un son certes différent, mais sur certains passages, plus ambient, l’utilisation de la basse (souvent accompagnée de sons pré-enregistrés) se justifie pleinement. Cette musique lente et épurée demande une certaine concentration – ainsi qu’une petite laine, un vent froid s’étant mis à balayer la terrasse -, mais l’on est récompensé par des moments de grande beauté contemplative s’accordant parfaitement au lieu. Ce bref concert est donc plutôt atmosphérique (on n’est pas étonné d’apprendre qu’outre ses disques assez confidentiels, sortis sous son nom ou sous celui de Rome Pays Off, Mark Beazley compose des musiques pour des documentaires télé), même si le rappel est nettement plus bruyant. Un contraste pas vraiment surprenant de la part d’un musicien qui – à l’instar de beaucoup des artistes invités au 7e Ciel – a toujours refusé de se faire enfermer dans un genre, quel qu’il soit.