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Concerts

Holden – le 7ème Ciel, 25 juin 2011

Après avoir vu passer dans ses rangs un nombre assez conséquent de musiciens au fil du temps, Holden est revenu à la formation des tout débuts dublinois, le duo Armelle/Mocke. Si chacun mène un autre projet en parallèle (SuperBravo pour la première, Midget pour le second, on recommande les deux), ils n’ont pas pour autant abandonné le groupe qu’ils ont formé il y a une quinzaine d’années. Une rétrospective en 2 CD, « L’Essentiel » (un disque rassemblant des extraits des albums, un autre compilant raretés et inédits) vient de sortir, et un nouvel album est en préparation. Bons prétextes pour se produire sur scène, dans une formule forcément intimiste. Après des concerts à la Loge, au Zèbre de Belleville et à l’International, c’est sur la petite terrasse toujours aussi accueillante du 7e Ciel qu’on retrouvait le tandem complice samedi dernier. 

Mocke et Armelle (Holden)

Le Sacré-Coeur illuminé à l’arrière-plan, la Grande Ourse au-dessus, quelques bonnes bouteilles pas très loin, toutes les conditions semblent réunies pour passer une excellente soirée. Le groupe est venu avec un bagage léger : un tout petit ampli et trois pédales d’effets pour la Fender de Mocke, des instruments peu encombrants (clavier Yamaha, stylophone, morceau de carton en guise de batterie, tambourin…) pour Armelle, qui chante sans aucune amplification – mais le lieu n’est pas grand, et le public très silencieux hors applaudissements. Holden a divisé son concert en deux sets d’environ quarante minutes séparés par une pause d’un quart d’heure, histoire de se dégourdir les jambes et de remplir son verre. 

Armelle (Holden)

On avait loué la production d’Uwe Schmidt, riche de détails sonores, sur « Pedrolira » et « Chevrotine ». Mais, comme le duo le prouve ce soir-là, ses chansons tiennent parfaitement la route sans ce traitement (d’ailleurs abandonné pour l’album suivant, « Fantomatisme », au profit d’une approche plus spontanée). Disons une fois de plus combien Mocke est un formidable guitariste, au phrasé jazzy et velouté de toute beauté, sachant s’éloigner des versions studio pour reconfigurer les morceaux à la dimension du duo. Idem pour Armelle, dont la voix au naturel, davantage dégagée des contraintes rythmiques que dans une formule de groupe, s’avère plus ensorcelante que jamais. Une vingtaine de morceaux passent comme dans un rêve, dont pas mal de petits classiques (« Madrid », « C’est plus pareil », « Sur le pavé », « Une fraction de seconde », « Dans la glace » et autres merveilles), ainsi que leur toute première composition, chantée en anglais par Mocke, et une poignée de nouveaux morceaux, avec quelques menus plantages aussitôt oubliés dans un éclat de rire d’Armelle… Même si l’on regrette que le groupe n’ait jamais rencontré le large public auquel il pouvait prétendre, on se dit que c’est peut-être là, en petit comité et à la belle étoile, sans autres enjeux que celui du plaisir partagé, qu’Holden touche… à l’essentiel.

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