Impossible pour moi, en tant que Bordelais, de n’avoir jamais entendu parler des jeunes Kid Bombardos. Et ce n’est pas nouveau d’ailleurs : leur nom a longtemps été sur les lèvres de la presse rock et des spectateurs qui ont assisté aux concerts du groupe, formé par trois frères et un pote d’enfance. Mais pour moi, le seul souvenir que j’en ai, c’est un pied de micro pris en pleine tête lors d’un concert (j’étais distrait…) et une prestation assez moyenne…
Mais je l’ai écouté, ce « Sundays », second EP des frères Martinelli et donc de leur ami. Je crois même que j’aurais aimé, quelque part, ne pas l’aimer. Mais sans être renversé complètement, j’ai été surpris, et très agréablement surpris (séduit) par l’intensité du quatuor, sa faculté à mener tambour battant ces cinq titres, le temps de dégainer des riffs saignants, des rythmiques bien catchy, et aussi un peu de morgue, élément dont l’appréciation personnelle a tôt fait de faire pencher la balance de l’attitude rock dans la prétention malvenue. Mais là, il y a des chansons dont ils peuvent légitimement être fiers, une énergie juvénile et bien employée, un son extrêmement travaillé. De fulgurances pop-rock (« Sundays », « Wake Up ») à une ballade fine (« The Night the Light »), les Kid Bombardos s’en sortent bien, n’hésitant pas à prendre place à côté des Strokes et autres contemporains. Mais ces gamins-là n’ont visiblement peur de rien.