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Concerts

Masters Musicians of Bukkake à Strand, Stockholm, dimanche 1er mai 2011

Pendant que les USA s’apprêtent à aller flinguer Ben Laden et que Jean Paul est béatifié, d’autres cintrés en sarouel montent sur la scène de Strand : cette belle salle se paie le luxe d’offrir au peuple de Stockholm, Masters Musicians of Bukkake en concert gratuit, ce dimanche rouge. Ça change des concerts de Renaud à la fête de l’Huma…

Masters Musicians of Bukkake
Difficile de reconnaître qui est qui puisque la salle est lourdement bombardée de fumigènes au patchouli et les musiciens portent des tuniques de touareg et des lunettes noires « Khadafi-style » mais je me suis laissé dire que le groupe comporte des membres de Earth et Secret Chiefs 3… Que du beau monde.

Masters Musicians of Bukkake

Masters Musicians of Bukkake joue de la musique berbero-arabe en version heavy psychédélique, comme si Black Sabbath jouait aux Gnaouas, ou comme si Sunn O)))  s’était converti au soufisme et avait quitté les toges pour les djellabas. Comme les derniers cités, Masters Musicians of Bukkake joue à fond la carte du spectacle et présente un vrai show son et lumière et en odorama (patchouli à mort et de plus en plus fort au fur à mesure du concert : on se croirait dans un ashram). L’auguste chanteur, peinturluré de blanc (y compris le bouc tressé) et enguirlandé de colliers hawaïens, feint des poses ultra-maniérées et agite beaucoup ses grandes manches, pendant que de sympathiques bûcherons (un guitariste, un violoniste et deux  batteurs !!) s’emploient à envoyer un gros son, ample et lourd, arabisant et psychédélique. Le tout se révèle très amusant et efficace, dansant à souhait et le mélange des styles est très convaincant : cette réappropriation de sons et de thèmes nord-africains par le métal est totalement enthousiasmante et prend tout son sens en live en embarquant le public dans une transe de derviche headbanger.

Masters Musicians of Bukkake

Quelquefois, l’un des maîtres lâche son instrument pour prendre un clavier ou une flûte, le concert tourne alors autour de quelques plages semi-improvisées dérivant lentement de la transe minimale afro-métal du début vers le krautrock à la sauce harissa sur la fin avec force levers de guitares. Facétieux jusqu’au bout, le second batteur quitte la scène après avoir empilé ses percussions et son tabouret formant un curieux totem rituel post-rock. Trêve de salamalecs : jetez-vous sur les trois albums (« Totem » n°1, 2 et 3) et courez-les voir sur scène lorsque l’occasion se présentera. Vous en serez bienheureux.

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