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Concerts

Jose Gonzalez & the String Theory, Södra Teatern (Stockholm) le jeudi 14 avril 2011

José confiait, il y a peu, avoir réactivé le projet Junip pour éviter de se retrouver seul en tournée. Est-ce pour cela qu’il s’entoure, pour cette courte tournée européenne des grands ducs, d’un orchestre d’une vingtaine de musiciens ? Le projet, s’il est séduisant, peut susciter quelques inquiétudes raisonnables : la musique épurée de González a-t-elle besoin d’un orchestre ? C’est compter sans la modestie et la bonhomie de notre vieux José qui s’installe en toute décontraction, d’abord seul sur la scène du théâtre, écrin parfait pour ce genre de projet. Après deux chansons dont le très beau « In our nature », les musiciens du Göteborg String Theory, qui comme son nom ne l’indique pas, comporte des membres de Bergen (Norvège) et L.A (U.S.A), le rejoignent. Première bonne surprise, le jeune orchestre ne joue pas la tarte à la crème redoutée et propose une instrumentation contemporaine lorgnant chez les Américains (Ives) voire les compositeurs n’ayant pas peur de l’électronique (Varèse, Stockhausen). Comme chez le sus-cité Varèse, les percussionnistes ont la part belle, et tous (cordes et vents) contribuent, le temps d’un titre, à une fascinante séquence sonore en froissant et jetant des sacs en plastique, créant ainsi une texture unique et un effet visuel impressionnant. Ça change des glitches de laptop.

Jose Gonzalez - Stockholm
Il s’agit donc, non pas d’enluminures et d’arrangements, mais bien d’une rencontre entre les compositions de José et d’autres voies musicales proposées par l’orchestre. Par ailleurs, les plutôt jeunes musiciens collent avec la décontraction de González : l’ensemble n’est pas figé à l’image du chef, tantôt virevoltant, tantôt assis en tailleur sur le sol.

Jose Gonzalez - Stockholm

Au-dessus de la scène, de grosses ampoules nues s’allument par intermittence voire « dansent » comme prises soudain d’une vie propre aux sons mélodieux de la guitare du Suédo-Argentin.
Nous entendons les meilleurs tubes de « Veneer » et « In Our Nature » ainsi que les attendues, et fortement applaudies, reprises de The Knife « Heartbeats » et de Massive Attack « Teardrops ». José, comme à son habitude, parle peu mais se dit ravi d’avoir passé l’après midi à Stockholm sur la terrasse du Södra Teatern et sa vue imprenable sur l’archipel. Il avoue alors avoir pensé, toujours dans le cadre de la guerre entre les hipsters de Stockholm et Göteborg : « mais pourquoi vis-je à Göteborg ? « .
Les derniers morceaux, en revanche, jouent sur le côté montée en puissance de l’orchestre, version étoilée canadienne donc, un peu facile vu la qualité des parties instrumentales déjà entendues, un poil assourdissante mais toujours efficace. Le public est mis à contribution et le chef dirige les applaudissements en rythme du public pour conclure cette belle soirée, lumineuse et sympathique.

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