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Concerts

Mogwai, Bordeaux, la Rock School Barbey – Jeudi 24 mars 2011

Ah, Mogwai. Bien des gens ont des souvenirs de ces stakhanovistes de la scène, qui ont cette année-ci arpenté les routes de France en long, en large et en travers pour défendre leur dernier opus en date, « Hardcore Will Never Die But You Will », pas franchement une révolution mais plutôt une évolution paisible. Enfin, pas si paisible… Toujours est-il que la Rock School Barbey est pleine, l’air y est irrespirable et bouger de plus de 30 cm est utopique.

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Bouger, ne n’est pas trop ce à quoi invitait RM Hubbert, la première partie. On peut quand même se demander ce que faisait le bonhomme sur scène. Non qu’il manquait de talent : au contraire, il y a avait beaucoup de talent de doigté dans son jeu de guitare. Problème : il était seul. Problème, bis : il jouait en acoustique, ne chantait pas. En gros, ça ressemblait à du John Butler Trio ou Jack Johnson acoustique, pas désagréable du tout mais un peu passe-partout, a fortiori pour ceux venus chercher leur dose de décibels avec les Ecossais de Mogwai. Surtout que ce pauvre jeune homme nous a raconté son parcours, qui n’a rien de très joyeux, tant il semble avoir encaissé de coups durs. Allez, l’ambiance n’est pas au beau fixe, l’orage arrive, et je reste stoïquement à attendre la suite.

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C’est devant une salle impatiente mais respectueuse que les Ecossais empoignent leurs instruments.  Fidèle à leur réputation on sent que bon, ils ne sont pas trop là pour enchaîner les blagues : ils ont beau être britanniques (oui, écossais avant tout), ils n’ont aucun point commun avec Ricky Gervais. Mais personne n’est venu pour ça : les spectateurs sont là pour en prendre plein les oreilles, tout en essayant de décrypter les intros sibyllines qui annoncent les montées en puissance. Comme le sympathique Stuart nous l’avait annoncé dans l’interview (qui paraîtra bientôt, quand on aura décrypté son accent), la setlist pioche dans le dernier opus de la formation, mais n’hésite pas à aller chercher les toujours brillants « I’m Jim Morrisson, I’m Dead », « Hunted By a Freak » ou « Mogwai Fear Satan » (qui figurait dans le rappel). Malgré le caractère hétéroclite de « Hardcore Will Never Die, But You Will », l’ensemble se tient franchement bien. La lourdeur de « Rano Pano » se fond bien dans le décor, tandis que ‘San Pedro » fait un peu monter les bpm. Les titres plus originaux comme « Mexican Grand Prix » (avec Barry au « chant », derrière son vocoder) ou « You’re Lionel Richie ») dissipent à la fois le sentiment d’uniformité qui aurait pu émaner des morceaux « classiques » du groupe, mais offrent aussi quelques pistes pour le futur de Mogwai. Et tant que les cinq (parfois six, avec un renfort soit guitare soit violon, sosie lointain de Kele) musiciens sauront faire cohabiter l’étouffant « Batcat » (pour finir) avec la beauté presque pop de « How to Be a Werewolf », Mogwai restera une valeur sûre dans son domaine.

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