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Concerts

Lilly Wood & the Prick – Le Krakatoa, Mérignac – 11 février 2011

LILLY WOOD & THE PRICK – Le Krakatoa, Mérignac – 11 Février 2011

Après avoir affronté les caprices des feux multicolores et l’audace des Bordelais en matière de stationnement, l’entrée du Krakatoa est encore bondée et sans nul doute, Lilly Wood and the Prick fera salle comble ce soir. Je me faufile pour profiter des derniers morceaux de Yeti Lane, groupe assurant la première partie. Les deux têtes pensantes livrent leurs mélodies pop aux arrangements électro-hypnotiques, avec notamment l’excellent « Speed Me Up », extrait de leur dernier EP. La foule reste attentive, voire perplexe. Elle est simplement impatiente de découvrir sur scène la tête d’affiche, Lilly Wood and the Prick, duo parisien qui a été récemment élu révélation du public aux Victoires de la Musique. En effet, on ne pouvait éluder l’immense toile de fond reprenant l’univers graphique de leur premier album studio, « Invincible Friends« .

A l’entre-deux, personne ne fait mine de vouloir commander une dernière mousse, gardant ainsi une place de choix. Dissimulée dans l’obscurité et d’éparses raies de lumière bleutées, la jeune Nili Hadida dévoile son grain de voix avec « Hymn To My Invisible Friend ». Ben Cotto se trouve à sa gauche, et trois autres musiciens complètent la formation. Affublée d’une robe, gonflée plus que bouffante, Lilly joue déjà la rupture en se dandinant avec un mégaphone. Elle se cabre en amorçant au tambourin l’envoûtant « Water Ran ». Il faudra attendre leur fameuse reprise de Santigold, « L.E.S Artistes », pour voir éclater l’énergie de la formation. La chanteuse appelle aux applaudissements, alors qu’ils ne se feront pas prier bien longtemps. Ne pouvant s’empêcher de remercier le public pour son soutien, elle nous propose de « s’embrasser avec la langue » sur « This is a Love Song ». Et les amateurs de « cannelés », désignation qu’elle nous aura attribuée, n’en finiront pas de chanter en cœur (« Little Johnny », « Hey It’s Ok », « Down the Drain »). Leur répertoire défile sous les spots rouges vif pendant plus d’une heure et chacun se déplace aisément à des instruments différents. Cette brune, véritablement naïve, prend même la basse ou un clavier blanc en bandoulière ou module entre soul et folk.

Le rappel offrira au public un tout nouveau morceau : « Do It, Have It, Take It », un énième refrain appelant à un mimétisme enjoué. Je les remercie du reste pour un moment de grâce à la flûte traversière, « Prayer in C ». La soirée se termine tôt, car il s’agissait là d’un spectacle bien produit, et pas assez indé pour ma sensibilité. Ils devront à un moment ou à un autre se mettre en danger.

Béatrice Lajous
Photos par Seb So-What
Merci à Alice du Krakatoa

A lire également, sur Lilly Wood & the Prick :
la chronique de « Invincible Friends » (2010)

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