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Disques

V/A – Wooly Jumpers

V/A – Wooly Jumpers
(Wool Recordings) [site]

V/A - Wooly Jumpers

Il y a plusieurs points de départ pour une compilation. Envie de faire découvrir un style ou un label, appât du gain ou plus sainement, envie de mettre en lumière des artistes appréciés, et parfois oubliés. Et c’est bien entendu le postulat de départ de cette compilation « Wooly Jumpers », initiée par le label montpellierain Wool Recordings, qui ne vous est peut-être pas inconnu puisque défendu souvent dans nos pages (dernièrement avec Double U et leur très beau « Pineapple Dream« , dans lequel joue d’ailleurs Franck Rabeyrolles, directeur du label, et aussi Suddenly Sunshine).

Mais ce disque, s’il fallait absolument lui définir un point d’équilibre, celui-ci se trouverait quelque part au milieu d’un triangle ayant pour extrémités pop, folk et psychédélisme. L’obédience de certains participants à ces courants ne fait aucun doute (j’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais de la pop Suddenly Sunshine par exemple), mais la plupart des groupes sur le disque ont cette étincelle qui brouille les repères, fait fluctuer les titres entre mélancolie (la sublime « Ouah » de Double U, la pop lunaire de « Terrible Day » par les Italiens de A Classic Education ou la brumeuse « Drug Song » de Dave Bixby, titre – presque – oublié de 1969) et élégance placide. J’avoue, et apprécie d’ailleurs, plusieurs découvertes, comme le folk de Luther Russell ou Le Volume Courbe (« 1St and Main » des premiers a un fort parfum d’Elliott Smith, « This & That » des seconds rappelle les matins brumeux), la pop rêveuse de Montag et Light Pollution, ou plus lo-fi de Lesser Gonzalez Alvarez. Ils ne jurent pas aux côtés des Castanets, Peter Broderick ou Laetita Sadier (très belle version de « Statues »), artistes plus renommés mais aussi garants d’une réelle ouverture d’esprit, dans les styles donc mais aussi les générations d’artistes. Mais il y a une réelle unité dans cette collection de morceaux, une sobriété dans l’expression, une façon d’être élégant sans avoir l’air d’y toucher, en une décontraction qui n’est qu’apparente, et qui restent toujours présents inconsciemment à l’esprit de l’auditeur. La toile dressée par les dix-huit titres de cette compilation forment ainsi un maillage étroit, signe d’un éclectisme passionnant à découvrir.

Mickaël Choisi

Dave Bixby – Drug Song
Connan Mockasin – It’s Choade My Dear
Lesser Gonzalez Alvare – Me and Roman
A Classic Education – Terrible Day
Wolf People – Cotton Strands
Laetitia Sadier – Statues
Franklin – Love Is Beautiful
Le Volume Courbe – This & That
Junkboy – Present
Luther Russell – 1St & Main
Peter Broderick – Man on the Bridge
Suddenly Sunshine – Summer Days
Sarabeth Tucek – Shadows
Double U – Ouah
Castanets – Pretty Little Eyes
Light Pollution – Drunk Kids
Montag – Luminaire
The Big Eyes Family Players – Donkeys Disturbed By a Meteor Shower

 

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