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The Dead C – Patience

THE DEAD C – Patience
(Ba Da Bing Records / Revolver) [site] – acheter ce disque

THE DEAD C - PatienceThe Dead C est un groupe néo zélandais, de noise à guitare, culte et peu connu. J’ai croisé leur route via un split vinyl sorti chez Fat Cat, partagé avec Konono n°1 et chroniqué .
Le split vinyl contient 4 lock grooves (sillons fermés) chers à l’auteur de romans graphiques JC Menu (puis-je à ce sujet vous recommander chaudement la lecture de ses  »Lock Groove Comix », complément graphique idéal de votre discothèque ?). Konono, Menu : deux belles portes d’entrée pour le chaos sonore de The Dead C. J’attendais cet album comme le messie et je ne fus pas déçu. D’abord, il est très beau : avec ses tranches acides sur la couvertures et sur les galettes, il est jusqu’au-boutiste à souhait.

La nouvelle livraison de The Dead C est complètement instrumentale : pas de chant porté par une voix éreintée, juste une architecture minimale et lo-fi comme une déclaration de foi, une batterie cradingue, enregistrée presque à la va-vite, ou plutôt de toute urgence, tout comme la lead guitare dont on croirait que l’ampli cheap va rendre l’âme à tout moment. L’intérêt est ailleurs : dans la pâte sonore à base de triturations analogiques qui constitue la matière de ce disque. Une pâte souvent lourde, émaillée de crépitements, de boucles, d’échos, de réverb’. On parle souvent de  »son » en pop (le  »son » Albini etc..), eh bien The Dead C a véritablement un son. Bruce Russell, guitariste de The Dead C et collaborateur occasionnel du magazine  »The Wire » décrivait justement, à propos de la réédition de l’album éponyme de Kevin Drumm, l’importance, pour certains groupes, de se fabriquer un  »son » à base de pratiques d’atelier (entendre ici maltraiter des guitares), opposant cette technique à la composition. Nous sommes bien évidemment ici dans le premier cas de figure. Les faces du LP contiennent 2 plages chacune, une courte, une longue, dont les titres peuvent emprunter aux concepts que les médias bourgeois décriraient comme issus de l’Ultra Gauche ( »Empire »,  »Federation »). De là à dire que leur musique noise brute (mais pas brutale) est nihiliste, il n’y a qu’un pas à faire… de côté. Mais, tout de même : Dieu, que cette noirceur est belle !

Guillaume DELCOURT (avec l’aide généreuse de Johanna D.)

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Empire
Federation
Shaft
South

 

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