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Disques

The Black Keys – Brothers

THE BLACK KEYS – Brothers
(None Such Records / PIAS) [site] – acheter ce disque

THE BLACK KEYS - BrothersCe disque, c’est une déflagration. The Black Keys était déjà un duo reconnu (Dan Auerbach à la guitare et Patrick Carney à la batterie) pour des albums fumants, faits de blues chauffé à blanc et joué fort. Puis « Attack & Release » est sorti en 2008, avec déjà la présence de Danger Mouse, et la musique du groupe prenait de l’ampleur, avec cette soul inoculée par le producteur. Dan Auerbach a d’ailleurs continué à s’ouvrir à d’autres styles (hip-hop avec Blackroc, folk en tant que pygmalion de Jessica Lea Mayfield, la jeune Américaine), et deux ans après, voilà « Brothers », avec toujours la présence de Danger Mouse dans les parages.

Ce disque, c’est aussi un artwork, terriblement classe, terriblement simple, déclinable à l’envi. Pas de grand discours métaphysique : « This is an album by The Black Keys. The name of this album is Brothers ».

Mais ce disque, c’est avant tout quinze titres, quinze claques qui marquent et s’imprègnent. Le duo n’a jamais été aussi fort, aussi cohérent, aussi simple d’accès et pointu à la fois. Le blues est toujours l’essence du disque, son ADN, et ce n’est pas le monstrueux riff de « Everlasting Light » qui va contredire cet état de fait : c’est d’une simplicité absolue, mais aussi terriblement efficace, avec ces petits choeurs qui viennent supporter le falsetto d’Auerbach, pendant que Pat Carney maltraite ses fûts avec une précision diabolique. Et ce n’est que le début : le funk lourd et psychédélique de « Next Girl », les rythmes primitifs de « Howlin For You » ou « She’s Long Gone » ou l’instrumental « Black Mud », tout est incroyablement juste, sans jamais être pesant, ça coule de source. Mais ce n’est pas tout, parce que les gars de l’Ohio ont aussi donné une autre ampleur à leur musique, avec des influences soul qui sont justement plus que de « simples » influences, mais très clairement un nouveau terrain d’expression pour le groupe.

Forcément, impossible de ne pas citer « Tighten Up », single ultime, buzz monstrueux illustré par deux clips à succès, et dont la partie de batterie de Carney a un pouvoir hypnotique qui ne me lâche toujours pas. Mais c’est aussi par l’ouverture à d’autres instruments que le duo guitare-batterie que la musique des Black Keys a trouvé un second souffle : le duo est capable de sortir des ballades hantées à se damner, comme « Too Afraid to Love You » et son orgue déchirant, « I’m Not the One » ou « The Only One ». Sur quinze titres, le disque aurait pu s’essouffler, mais ce n’est jamais le cas. Quel groupe parvient à se fondre dans un costume soul étincelant avec tant de naturel (« Never Give You Up », « These Days », aux arrangements de première classe et au parfum Stax) ? A sortir des riffs aussi simplement addictifs que « The Go Getter » ou « Ten Cent Pistol » ? Il y en a peu, et c’est ce qui fait de « Brothers » une pièce majeure, un disque rempli jusqu’à la gueule de blues et de soul, somme toute une hotte du père Noël à lui tout-seul.

Mickaël Choisi

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Everlasting Light
Next Girl
Tighten Up
Howlin’ For You
She’s Long Gone
Black Mud
The Only One
Too Afraid to Love You
Ten Cent Pistol
Sinister Kid
The Go Getter
I’m Not the One
Unknown Brother
Never Give You Up
Ten Cent Pistol

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