THE POSIES – Blood/Candy
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The Posies est un groupe à côté duquel il est facile de passer… Une écoute un peu inattentive et sa musique peut vite être classée dans la catégorie « pop à guitares élégante mais vraiment trop mainstream ». Personnellement, il m’a donc fallu un déclic pour enfin apprécier la formation de Seattle à sa juste valeur – un frère cadet un peu obsédé par une chanson tirée de l’album « Frosting on the Beater », leur chef-d’oeuvre de 1993 : le superbe, et forcément lumineux, titre « Solar Sister ».
Effectivement, The Posies est un groupe dont certaines chansons obsèdent… C’est là la magie du tandem Stringfellow/Auer. Dans la grande tradition des Lennon/Mc Cartney, Bell/Chilton ou Partridge/Moulding, les deux têtes pensantes du groupe semblent constamment être à la recherche de la pop song parfaite : des couplets accrocheurs, un refrain magique, un pont enchanteur et l’auditeur aux anges ne peut s’empêcher de réécouter la chanson en boucle.
La livraison toute récente qu’est « Blood/Candy » ne déroge pas à la règle. En effet, on trouve dans cette album notre lot de pop songs essentielles et donc vitales pour qui a su y jeter une oreille curieuse. Des hymnes pop aussi puissants, on n’en a guère entendu ces dernières années, hormis sans doute chez nos compatriotes de Phoenix.
Le début de l’album, en particulier, est énorme. Après un « Plastic Paperbacks » très musclé, trois tubes s’enchaînent : Le génial « The Glitter Prize » (du Posies pur jus à écouter en boucle une chanson digne de… « Solar Sister » !), un « Licence To Hide » très beatlesien (notamment dans son refrain fédérateur) et enfin le très efficace « So Caroline » (encore du Posies pur jus, faisant la part belle au timbre de voix toujours si juvénile de Jon Auer).
Avec une entrée en matière aussi tonitruante, la suite du disque est forcément un peu moins impressionnante. Elle n’en reste pas moins toujours de très haute volée. Les fines bouches relèveront bien quelques sons de guitare ou de batterie un peu trop mis en avant sur certains titres (notamment sur les très rock « Take Care of Yourself » ou « Notion 99 »). Le reproche serait justifié… Cependant, c’est aussi un aspect indéniable de la pure power pop que de parfois verser dans l’emphase. Même les pourtant intouchables Big Star (référence insurpassable en la matière !) ont jadis lorgné vers le hard rock sur certains titres…
Comme pour répondre à ces critiques, l’album comporte aussi des morceaux plus calmes mais surtout pas pépères. Si le rythme se relâche sur les chansons « For the Ashes », « Holiday Hours » et « Accidental Architecture », c’est pour faire place à des « architectures », justement, toujours sacrément élégantes. Mélodies alambiquées, accords complexes, on se croirait dans XTC période « Skylarking ». The Beatles, Big Star, XTC… Vous l’aurez compris, The Posies est un groupe qui a sa place parmi les grands. Ah oui, les 30 dernières secondes du dernier titre de l’album évoquent, elles, les Beach Boys. Nous y sommes, le tableau de famille est complet !
Matthieu Chauveau
A lire également, sur The Posies :
la chronique de « Every Kind of Light » (2005)
l’interview (2005)
Plastic Paperbacks
The Glitter Prize
Licenses to Hide
So Caroline
Take Care of Yourself
Cleopatra Street
For the Ashes
Accidental Architecture
Shes Coming Down Again!
Notion 99
Holiday Hours
Enewetak