GREGORY AND THE HAWK, LES SHELLEYS, SNAILHOUSE – Oliver Peel Session 31 – Paris, Le 07/11/2010
En ce dimanche parisien horriblement gris, je me suis retrouvé à mon grand plaisir dans l’appartement d’Oliver et Cécile Meiner, pour une nouvelle soirée intime organisée par leurs soins. Le programme était riche, puisque Gregory and the Hawk et Les Shelleys étaient prévus, mais le groupe canadien Snailhouse s’est aussi joint à la fête, sous l’oeil goguenard de D’Artagnan, superbe chat des hôtes d’un soir. La grosse quarantaine de personnes a donc pris place pour écouter religieusement les artistes.
Et c’est la jeune Américaine de Gregory and the Hawk qui a commencé. Non, elle ne s’appelle pas Gregory mais Meredith, non elle n’a pas d’aigle avec elle, mais on la sent pourtant à l’aise, seule avec sa guitare ou sa harpe, et son chant. Elle a offert un set très charmant, rempli de petites comptines folk susurrées d’une voix douce, presque enfantine, mais qu’elle ne rechigne pas à pousser un peu en régime. L’émotion affleure et le dépouillement obligé a au contraire replacé au centre de la prestation les mélodies et les textes. Un bien joli moment.
Les Shelleys (c’est le nom du groupe, et non une traduction de The Shelleys) remplacent la jeune Meredith, après un interlude où discussions et rencontres sont allées bon train. Tout le monde est posé ou presque, les positions ont changé et le style de musique proposé également. Le folk pratiqué par le duo californien est plus ancestral que celui de Gregory and the Hawk. Ici, on tape dans ses mains, on parle de foyers abandonnés, de déceptions amoureuses avec mélancolie, mais il n’est pas rare d’avoir des chansons plus entraînantes, où les harmonies de Tom et Angela évoquent tour à tour colère et joie. Et même si l’ambiance générale avait plutôt une teinte sépia, c’est une prestation pleine de fraîcheur que Les Shelleys ont offerte.
C’est donc à Snailhouse, qui jouait par ailleurs la veille à la Flèche d’Or, de clôturer la soirée. Ils sont trois, Michael Feuerstack au chant et à la guitare, en compagnie de son acolyte « batteur » (il a juste une caisse claire et des balais), qui prendra une guiatre parfois d’ailleurs, et le bassiste. Leur cohésion a fait plaisir à voir mais surtout à entendre. Folk intime mais qui aime à se déployer, dans ses meilleurs moments, j’ai pensé au duo Evening Hymns, qui m’avait déjà beaucoup ému lors d’un concert en appartement à Bordeaux. Même type de mélodies, qui bénéficient de l’entrelacement des chants, même simplicité induite par la configuration, mais qui permet au groupe d’aller à l’essentiel, à quoi s’ajoutent une réelle générosité et un zeste d’humour, autant d’ingrédients responsables du succès de cette soirée extrêmement agréable.
Texte et photos par Mickaël Choisi
Merci à Oliver et Cécile.