THE DIRTY SAMPLE – Joshuas Dreamixes
(Hand’Solo Records) [site] – acheter ce disque
N’allez pas dire aux gens de Hand’Solo Records que le rap indé est mort et enterré. Parce qu’eux, ils continuent comme au premier jour. Chez eux, pas de rap de chambre intimiste, ni de conversion indie pop, mais toujours ce hip-hop des marges, tout comme il y a dix ans. Le label canadien avait été l’un des pionniers, ses premières traces discographiques remontant jusqu’en 1996, à une compile qui avait révélé la prolifique scène d’Halifax. Et il est maintenant l’un des derniers Mohicans, ayant ménagé sa survie au rythme d’environ un album par an, voire moins, dont l’un des derniers exemplaires est ce »Joshua’s Dreamixes ».
Comme son nom l’indique, il s’agit ici d’un mix, un vrai, avec des titres refondus pour de bon par The Dirty Sample, un beatmaker de Calgary, et présenté comme la suite de son »Beauty & Poison » disponible en téléchargement sur le site du label. Mais un mix rien qu’avec ses amis, soit principalement des rappeurs canadiens, et plus marginalement des Américains, Britanniques et Japonais. Et pour un peu, avec tous ces noms familiers qui se rappellent à notre bon souvenir (Chadio, Epic, Noah 23, Moka Only, Birdapres, Mind Bender, Eternia, Cam the Wizard, Red Ants, Ira Lee, Jesse Dangerously, Wordburglar, etc…), tout cela sonne comme un rappel que le rap, là-bas, au Nord, est toujours aussi actif.
Il faut dire qu’il y a quelques belles réussites sur ce disque, à commencer par la première vraie plage : « Brian Wilson » était déjà le titre qui avait révélé D-Sisive, quelques temps avant son premier album. Mais entre les mains du Dirty Sample, il devient une autre machine, plus vicieuse et efficace, quand il troque la pop orchestrée de la version originale contre une instru effroyablement sombre. Le ton toujours noir de « Anti-Cymbal Monkey Movement » va quant à lui très bien aux raps d’Esh et de Cas Uno, ainsi qu’aux choeurs façon années 40 qui font office de refrain. Et comme les sons les plus abyssaux sont ceux qui vont le mieux au Dirty Sample, sa version du « Seasons » des Red Ants vaut aussi le détour.
Cependant, tout n’est pas toujours du meilleur cru, il faut l’avouer. Même si les autres remixes sont dans l’ensemble peu inspirés, voire franchement plan-plan (ces trompettes sur le « Many Many » d’Eternia, quand même). The Dirty Sample arrive même à nous diluer l’excellent « The Route » de Wordburglar dans une soupe insipide. Mais indépendamment de leurs points forts comme de leurs moments faibles, ces »Joshua’s Dreamixes » suffisent à nous rappeler que cela bouge encore et toujours, là-haut, au Canada.
Sylvain Bertot
Intro
Brian Wilson D-Sisive
Fall Dumbass OK Cobra (cuts by Metawon)
How Many Epic ft Chadio (cuts by The Phonograff)
Yeah Noah 23 ft Moka Only (cuts by DJ Stibs)
None Missing Birdapres
My Last Wish Mindbender (cuts by Metawon)
Many Many Eternia
Anti-Cymbal Monkey Movement Esh & CasUno (cuts by Bizkid)
Flauge Godz The Killaz ft Ghetto Dice (cuts by Petey Punch)
Hungry & Thirsty Smokey
Back In Stereo Royce Birth (cuts by Peter Project)
Atrophy Cam the Wizzard (cuts by DJ Cosm)
Da da da da da da Royal-T
Summertime Green Dirt Gritie (Politic Live) ft Shaw & Sly Slivers (cuts by Metawon)
Any Battle Touch (cuts by Dirty Needles)
Chai ATOM (mpc manipulation by Strange Powers)
Seasons Red Ants (cuts by Metawon)
Tom Cruise Ira Lee (cuts by Danimal)
The Prestidigitator Jesse Dangerously (cuts by Cadilakid)
The Route Wordburglar (cuts by Petey Punch)
Outro