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Disques

Emily Jane White – Ode to Sentience

EMILY JANE WHITE – Ode To Sentience
(Talitres / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

EMILY JANE WHITE - Ode To SentienceRevoilà donc la jeune Californienne, tout juste un an après "Victorian America" qui avait un peu déçu, parce que quelque peu engoncé dans des longueurs et une richesse mal maîtrisée, malgré des titres très forts. Après une belle tournée (les morceaux se révélaient plus efficaces sur scène), Emily Jane White s’est donc remise à l’ouvrage, et livre avec "Ode to Sentience" un disque qui sonne comme un aboutissement.

Difficile de dire ce qui séduit tant dans ces dix titres. C’est certainement un tout, au moins au premier abord. La découverte des chansons s’accompagne de joie à retrouver ces mélodies limpides, cette voix soyeuse, ces arrangements lumineux. Puis on rentre dans les détails, car c’est ce que fait le mieux Emily Jane White : glisser de petites touches d’émotion pour mieux séduire l’auditeur, mais toujours avec une grande simplicité, une économie de moyens de chaque instant qui ne masque pas un manque d’ambition, mais au contraire est une preuve de nouvelle assurance chez la songwriter. Celle-ci s’entend dans la voix : toujours caressante, elle est aussi bien plus affirmée, comme si une ultime mue avait libéré sa puissance et sa pureté. En prenant confiance en elle, la Californienne réussit une synthèse parfaite entre ses deux premiers disques : à la simplicité de "Dark Undercoat" s’ajoute l’ampleur des arrangements de "Victorian America".

Le résultat est un ravissement : les chansons étincellent, s’impriment irrémédiablement chez l’auditeur, parfois par des biais très subtils (le pont de "The Black Silk" et les "oh oh oh" haletés sur la ligne de guitare), parfois par des mélodies d’une beauté infiniment triste ("The Black Oak", à titre personnel une des plus belles chansons que j’ai pu entendre cette année). Il y a aussi ces parties de violoncelle superbe, ce piano qui occupe fièrement l’espace ("I Lay to Rest (California)"), cette simple guitare qui brile légèrement dans le noir ("Oh Katherine", "Clipped Wings", "The Law") ou ces incursions vers la country ("Broken Words", "The Cliff"), et même cette valse de cordes ("Requiem Waltz"). Chaque morceau possède sa propre manière de se déployer, de toucher, par les mots ou les sons, toujours en pointillés mais aussi toujours parfaitement visibles pour qui prend la peine d’écouter cette oeuvre subtile et universelle à la fois, de cette jeune femme qui sait si bien mêler la lumière aux ténèbres. Je me permets de la citer pour conclure : "I’ve always loved you / And that’s all I can say" ("The Black Oak"). Je n’aurais pas dit mieux.

Mickaël Choisi

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A lire également, sur Emily Jane White :
la chronique de « Victorian America » (2009)
la chronique de « Dark Undercoat » (2008)

Oh Katerine
The Cliff
Black Silk
The Black Oak
Lay to Rest (California)
Clipped Wings
The Preacher
The Law
Requiem Waltz
Broken Words

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