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Disques

The Lonesome Southern Comfort Company – Charles the Bold

THE LONESOME SOUTHERN COMFORT COMPANY – Charles The Bold
(On the Camper Records) [site]

THE LONESOME SOUTHERN COMFORT COMPANY - Charles The BoldOn ne s’attend pas forcément à ce qu’un bon disque d’americana vienne de Suisse. C’est pourtant dans la belle ville de Lugano que The Lonesome Southern Comfort Company a enregistré ce deuxième album, "Charles the Bold" (le premier, sans titre, nous avait échappé). TLSCC – pour faire court -, c’est au départ le projet solo du chanteur et guitariste John Robbiani (helvète, apparemment, mais ayant passé quelque temps aux Etats-Unis), vite rejoint par Abraham (guitare), Duke (batterie) et Boris (violon). D’où à la fois "Lonesome" et "Company". Leur musique est essentiellement jouée en acoustique (on entend aussi de l’orgue, et peut-être du banjo), avec un minimum d’effets, si ce n’est quelques déflagrations électriques de temps à autre.

Le Tessinois Robbiani cite comme influences, parmi des centaines d’autres, Woody Guthrie, Built To Spill, Blind Lemon Jefferson et Richmond Fontaine, et son disque aurait tout à fait sa place au rayon folk ou alternative country, entre Micah P. Hinson et Bonnie "Prince" Billy. En même temps, il intrigue par les références européennes qu’il sème ici et là. Le titre, d’abord, curieuse allusion à Charles le Téméraire (1433-1477), quatrième et dernier duc de Bourgogne. La pochette ensuite, une gravure médiévale représentant une bataille – l’armée de Charles le Téméraire contre les Suisses, peut être ? Enfin, un morceau intitulé "La Somme", assez bref et chanté en anglais, enluminé par une superbe partie de violon. On comprend mieux quand on lit, au détour d’une interview, que Robbiani est un passionné d’histoire ; quand on prête attention au texte de "La Somme", on s’aperçoit ainsi que la chanson parle de soldats pendant la Première Guerre mondiale. Et les lieux qui ont donné leur titre à certains morceaux (Bixby Creek Bridge, Sonoma County) renvoient à des épisodes historiques précis.

Grâce à ces thèmes plutôt inattendus, on échappe au symptôme du musicien européen qui veut sonner plus américain que les Américains eux-mêmes (comme chez Chapter, d’autres Suisses anglophones). L’album aurait sans doute gagné à être un peu plus resserré, d’autant que la plupart des chansons partagent le même tempo lent et la même tonalité sombre, mais il s’avère néanmoins captivant du début à la fin. "Charles the Bold" nous montre le monde comme vu à travers un énième verre de Southern Comfort ; on entend ici peu de gaîté, un peu de dégoût, mais aussi beaucoup de ferveur. Difficile d’y rester insensible.

Vincent Arquillière

Bixby Creek Bridge
Death at Nancy
Train Song #3
La Somme
Tom, Dad & Mom
Happy Birthday, John
Horrible Town
Love Song
Sappony Church part 2
1929-2009
Sonoma County
City on a Lake
Mazda
Pikers & Vests
Dime

 

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