TAME IMPALA – Innerspeaker
(Modular Records / Discograph) [site] – acheter ce disque
Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à sonner vintage ? Tous ces petits jeunes là entendus cette année. Les Strange Boys, les Harlem, les Kurt Vile plutôt dans un registre garage, et maintenant les Australiens de Tame Impala au rayon psychédélique ? « Innerspeaker » est le genre de disque à vous faire perdre vos repères spatio-temporels si l’écran de votre iPhone n’était pas là pour vous rappeler à l’ordre. Il est vrai que leur -allons-y- rock psychédélique bien planant contient tout l’arsenal du voyage dans le temps: guitares fuzz, batterie pilon, voix vaporeuse et son spatial. Kevin Parker et ses copains assument sans vergogne le flashback vers ces années LSD quand les Beatles trippaient en studio, que le psychédélisme sinventait au Club UFO avec les proto Pink Floyd et quIron Butterfly sortait son légendaire « In-A-Gadda-Da-Vida ». Et d’ailleurs eux aussi ne recherchent rien d’autre que jouer une musique aux qualités hypnotiques et émotionnelles. Et tant pis s’ils ne font que réinventer (piller ?) la musique de papa et de pépé. Il y a un côté émouvant à voir ces jeunes garçons reproduire le son d’une époque antédiluvienne et faire sonner leurs instruments comme ceux d’un bon vieux power trio. D’autant qu’eux le font avec un esprit « old school » plutôt intéressant même si l’exercice de style n’est pas la meilleure assurance vie dans ce métier. Pour le reste, passé le fun de quelques excellentes compos comme « It Is Not Meant To Be », « Lucidity », « Solitude Bliss », cette dream pop de gamins savamment designée par Dave Fridman, me laisse froid. A chaque génération ses héros. Et manifestement ce ne sont pas les miens.
Luc Taramini
It Is Not Meant To Be
Desire Be Desire Go
Alter Ego
Lucidity
Why Won’t You Make Up Your Mind?
Solitude Is Bliss
Island Walking
Jeremy’s Storm
Expectation
The Bold Arrow of Time
Runway, Houses, City, Clouds