TIMBER TIMBRE – Timber Timbre
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N’importe où hors du monde, sous l’écorce, comme un insecte xylophage dans le bois frais ou vieux, voici Timber Timbre, mystérieuse révélation blues-folk qui nous refait le coup récent de Jason Edwards : surgi de presque nulle part (un album en 2006) mais là pour un moment.
Taylor Kirk, canadien au timbre hors d’âge écrit des chansons précises et presque nues, souvent rehaussées d’un orgue narquois du meilleur effet. Le syndrome couinard tenu à distance par l’ironie qu’on sent latente, Timber Timbre ose des mélanges insensés comme ce « Magic Arrow » qui engage les Young Marble Giants en backing-band d’un Presley déconfit. On met un temps à s’habituer : fifties, seventies, nineties ? Des Tindersticks sans yeux de Droopy ? Et puis, on est dedans. Pas de gras – trente-six minutes pour huit morceaux – et un parfait dosage entre hier et aujourd’hui. Les romances sont countrysantes, juste ce qu’il faut, (« We’ll Find Out ») ou portent le désarroi amoureux avec des reflets de soie dans la voix, un piano liquide et des churs fantômes (« No Bold Villain », splendide). Sur « Trouble Comes Koncking », Kirk abandonne la discrétion de mise et escalade une montée violonneuse comme si « The House of The Rising Sun » menait au calvaire. Crooner sans pathos, Timber Timbre a la classe folle d’une « petite robe noire ». Espérons qu’on se l’arrache
Christophe Despaux
Demon Host
Lay Down in the Tall Grass
Until the Night Is Over
Magic Arrow
We’ll Find Out
I Get Low
Trouble Comes Knocking
No Bold Villain