FESTIVAL CINÉMA ET MUSIQUE DE CONTIS – Edition 2010
En septembre dernier a eu lieu la 15e édition du Festival international de Contis, dans les Landes, organisée comme les précédentes par le couple Betty Berr/Rainer. Au programme, une compétition de courts métrages où l’on a pu découvrir quelques perles, des longs en avant-première, des concerts, le sable, l’océan, des gens avec qui on a eu plaisir à prendre un verre… Plutôt qu’un fastidieux compte rendu tardif, voici quelques instantanés en images et sons.
Le samedi, j’ai la chance de me retrouver assis dans le train à côté de la compositrice Béatrice Thiriet. Elle avait sorti il y a sept ans un bel album sur Les Disques du Crépuscule, Fortune Cookies« , mais elle écrit surtout des musiques de films, d’où sa venue (éclair) à Contis. Elle a notamment travaillé avec Pascale Ferran, qu’elle considère comme « sa soeur ». Ses centres d’intérêt sont pour le moins variés et son spectre musical très large, puisqu’au fil de la discussion j’apprends qu’elle a même collaboré avec les rappeurs du Saïan Supa Crew. L’après-midi, elle participe à une table ronde assez cafouilleuse sur la musique au cinéma, qui permet tout de même d’apprécier son apport essentiel sur « Lady Chatterley ». En voici un petit aperçu avec la bande-annonce.
Le vendredi soir, dans l’unique salle du cinéma, bondée, Arthur H a livré un concert solo marathon. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit, je n’étais pas encore arrivé J’ai dû me contenter d’un beau court métrage d’animation franco-belge très « fin de siècle », « Le Concile lunatique », d’après un texte de Jules Laforgue. Higelin fils y prête sa voix immédiatement reconnaissable à un personnage de jeune poète tantôt parlant, tantôt chantant, assailli par d’étranges visions. Ils ont un peu la même tête, d’ailleurs. Le film est beau, inventif, envoûtant. Et confirme, comme d’autres productions découvertes pendant le week-end, que format court et animation font souvent bon ménage.
Après une série de films relevant plutôt de l’autofiction (pour prendre un équivalent littéraire), Frank Beauvais semble évoluer vers un cinéma plus « traditionnel » avec « La Guitare de diamants » (quel beau titre !), même si le scénario reste très minimal. Henry, un chanteur folk américain, s’installe pour quelques jours dans un village français isolé. Il y rencontre Cécile, une jeune chanteuse amateur qui lui propose d’interpréter ensemble une chanson pour la fête du village. Et c’est à peu près tout. Beauvais filme superbement deux choses qu’il aime et connaît très bien : la musique et la campagne alsacienne. Les voix, le son de la guitare et les bruits de la nature se fondent en un tout harmonieux, simple, élémentaire. Henry, c’est Matt Bauer, un Américain ayant sorti quelques disques de folk plutôt roots, ici quasiment dans son propre rôle. On l’aurait bien imaginé jouer ses morceaux en haut de la dune de Contis, devant le soleil couchant.