ELECTRIC SUNSET
(K Records / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque
Nic Zwart a une tête bien sympathique qu’il exhibe crânement sur la pochette d’Electric Sunset. Corollaire du sourire désarmant : This is my music ! (aimez-la, siouplai !), pour paraphraser les définitifs Galaxie 500 qu’il plagia avec égard à l’époque de Desolation Wilderness, son premier groupe.
Electric Sunset appartient au genre florissant du revival new-wave qui sévit en Amérique, en Beauce, chez Kitsuné et probablement au bout du bout de la galaxie. Comme il faut être de son temps, on parle d’électro-pop, le plus souvent servi par des individus nostalgiques qui font avec des machines ce qu’ils ne peuvent pas faire à l’aide de guitares. En coupant nos rares cheveux en quatre on évoquera aussi le doux vocable de "dream-pop" (champ sémantique : rêve, patchouli, ruisseau d’eau pure) en évitant avec soulagement le qualificatif de "baléarique" à la traduction si délicate (ibizien, canarois ?). Dieu merci, Electric Sunset n’a rien à voir avec jj ou Delorean, ces pourvoyeurs de vieille house réchauffée avec une bonne dose de chichon pour enfumer les gogos. Et son album ne dégage aucun relent Hall & Oates à la façon de l’insupportable Ariel Pink, dernière grosse arnaque recensée.
S’il fallait trouver un équivalent, on dirait que notre solitaire ravi travaille sur les terres voisines de Darwin Deez, même
facilité mélodique ("Palace", "Last Night on Earth"), même production cheap enfouie sous la réverb’, et sur la longueur, même torpeur qui assoupit l’auditeur devant le peu de variété structurale et instrumentale. On bémolise d’accord, mais sachez que, si cela n’arrive plus un jour, c’est qu’on nous aura échangé avec un réplicant extraterrestre, et que le monde courra à sa fin. On n’en est pas là. Aussi pourquoi ne pas s’ébrouer dans cette pop avec canard de bain, arpèges et soleil qui se lève ? Le pire défaut de Zwart n’est peut-être pas tant la redondance qu’un pseudo à côté de la plaque. Sa musique ne rosit pas comme un crépuscule mais rougeoie, guillerette et sensible, une aube de printemps avancé.
Christophe Despaux
Palace
Future Dream
Morning City
Infinity Avenue
Here Comes Midnight
Soda
Relay
Last Night on Earth
Prayer