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Festivals

Rock en Seine – Edition 2010

ROCK EN SEINE – Edition 2010

Le festival est, cette année, pour le moins fédérateur : toutes les places sont vendues, Arcade Fire vient assurer le succès du probable meilleur album de l’été, Roxy Music reformé, Massive Attack ou les Queens of the Stone Age jouent les évidentes têtes d’affiche. Les valeurs montantes (Roken is Dodelijk, Beast) côtoient les plus confirmées (Foals, Plan B, Crystal Castles), les retours aventureux (French Cowboy, réincarnation des Little Rabbits, Skunk -oï- Anansie, Jonsi en solo), ou les pénibles attractions pour ados (All Time Low, Blink 182). Après une entame rock et plutôt pluvieuse, le festival prend des allures de croisière, sous une météo versatile (la clôture du festival par Arcade Fire se transformant en pétard mouillé), en tout cas vers des archipels bien plus variés et riants. Récits croisés de la traversée.

Vendredi 27 août

Ils ont bien raison, les aimables Lillois de Roken is Dodelijk, de balancer avec cran, énergie et sourire un « This is the Sun » (c’est du moins ce qu’on a voulu entendre après la première averse) en ouverture de journée sur la Scène de l’Industrie. Leur formule pop-rock, racée et euphorique, la présence de leur chanteur (dont la couleur vocale rappelle un peu le chant cultivé de Marc Morvan des 3 Guys Never In) et d’une claviériste, Lena Deluxe, à l’aise dans l’entertainment (comment apprendre à « faire le loup » à un public pas spécialement réchauffé) assurent le premier plan d’un combo qui, derrière, tourne rond (et pas en rond, car les compos sont variées et subtiles) et très efficace. Une bonne impression qui annonce un nouveau EP (à venir fin septembre) intrigant. Un groupe que l’on va continuer à suivre ! (DL)

A lire également sur Roken is Dodelijk :
La chronique de « R.I.P »
L’interview

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Un petit transit et nous voilà devant la scène de la Cascade, pour la venue de Band of Horses, qui inaugurent donc le défilé de barbes auquel nous aurons droit durant ces trois jours, et qui viennent aussi défendre leur dernier et bel album « Infinite Arms ». Les cinq gars de Seattle (encore une ville où il pleut, tiens) ont livré un set un peu court (40 minutes), mais très bien monté. Évidence mélodique, quelques belles harmonies au profit de belles chansons, parfois un peu trop remplies d’emphase : ça tient la route, avec des morceaux taillés pour les stades mais aussi des titres plus subtils, quand le groupe abandonne une guitare au profit du piano. Certains titres du dernier opus ressortent particulièrement, comme « Compliments » ou « Laredo ». Band of Horses a fait le travail, et l’a très bien fait (MC).

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Dans le genre tripette, Kélé arrive tout sautillant avec sa chemise hawaïenne et son bermuda. Ne dirait-on point un vieux clip de Technotronic transvasé devant la foule bien disposée de Rock en Seine ? Pour la musique, c’est en tout cas raccord. Privé de Bloc Party, le zigoto reste dispensable et termine sur un « One More Chance » piqué à la maison mère et qui donne envie de réécouter illico les Pet Shop Boys, grand groupe toujours en purgatoire. Là, on parlera juste de purge sympa et inconséquente.

Première surprise du festival, Foals ! Mes compères sont plus mitigés que moi, carrément enthousiaste. Mystère de l’altérité, ils se relèvent la nuit pour écouter « Antidotes » en mangeant un yaourt bio, alors qu’il faudrait me brancher un iPod sous le Masque de Fer pour m’obliger à subir ce rock matheux à équerres et bissectrices. Magie du live, les angles deviennent flous, le groove s’incarne. Il est enfin permis de bouger du popotin sur « Cassius » ou les meilleures réussites de « Total Live Forever » (ne me demandez pas les titres, j’ai piscine..) Une averse impromptue parachèvera d’ailleurs le mollasson « Spanish Sahara », genre « je fais enfin de la musique adulte qui souffre ». On n’est pas encore au niveau des Talking Heads, mais on peut clairement parler de groupe en progrès. Détail staïle : Yannis Philippakis ressemble à Nicolas Sirkis et porte un tee-shirt Nirvana dont il s’était déjà fortement inspiré pour la pochette du second Foals (comparez avec Nevermind et rajouter d’affreuses lettrines Muse).(CD)

A lire également sur Foals :
La chronique de « Total Life Forever »

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Sinon, la meilleure place pour jouir du concert de Skunk Anansie (qui suivait donc sur la grande scène) était le bar VIP où nous n’avions que l’image, le son étant filtré par les infrastructures du festival. (CD)

Un hasard cruel m’oblige à dire quelques mots de French Cowboy. Vite alors ? Sympatoche, second degré, boogie-machin avec quatre choristes (les Spectorettes) Quelque chose de littéralement éthique m’empêche d’agréer au dandysme rock dans sa version sardonique (Federico en Grand Lapin Suave et Méchant) comme dans sa version aristochats (un critique rock fameux croisé titubant entre Willy Deville et le vieux masque danseur et perclus du « Plaisir » d’Ophüls). Enfin, on ne va pas en dégoûter le peuple… (CD)

A lire également sur French Cowboy :
L’interview
La chronique de « Share Horses »
La chronique de « Isn’t My Bedroom a Masterpiece »

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Black Rebel Motorcycle Club prenait donc la suite de notre cowboy français. Mais si, vous savez, ils ont des manteaux en cuir noir, l’air méchant et leur lecteur mp3 rempli par du Jesus and Mary Chain. Après deux premiers albums remarqués (certes sans grande innovation), ils avaient tenté l’acoustique avec succès (« Howl »), puis ça a été le trou noir. Deux albums plus tard, l’intérêt du public s’est bien émoussé, et à voir les ratés du moteur sur scène, ça se comprend. Ce n’est même pas désagréable : c’est juste que c’est finalement très plat, les nouveaux morceaux ressemblent finalement pas mal aux premiers, la présence de la jolie Leah Shapiro aux fûts ne change rien, et le son saturé, les voix éthérées et les poses des musiciens ne masquent pas la désagréable sensation de voir un groupe en pilotage automatique. Après, à vous de voir la cylindrée : un collègue m’a soufflé « solex » ou « mobylette », moi j’aurais opté pour « choper avec limitateur de vitesse bloqué à 50 ». Pas franchement transcendant donc…

A lire également sur Black Rebel Motorcycle Club :
La chronique de « S/T »
La chronique de « Howl »
La chronique de « Baby 81 »

brmc

Sur cette fade prestation, je quitte le site, n’étant pas chaud pour l’électro sauvage de Deadmau5, ni pour les éternels revenants d’Underworld. Et que dire de la reformation des (ex-) ados boutonneux de Blink-182, qui ont manifestement toujours la cote si l’on observe les t-shirts des spectateurs ? En tout cas, leur présence nous a valu de voir quelques audaces vestimentaires assez choquantes, à base de couleurs mélangées de façon aléatoire… Il est temps de rentrer, mes collègues ayant de toute façon jeté l’éponge depuis un moment ! (MC)

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