ALEXANDRE VARLET – Concert Secret Au 7ème Ciel, 17/07/2010
Une demi-lune dans le ciel, le Sacré Coeur qui n’en finit pas de bien vouloir s’éclairer, la terrasse du Septième Ciel qui bruisse de plusieurs conversations feutrées… Ce soir, c’est autour d’Alexandre Varlet de prendre possession de cette place forte avec pour seules armes, sa guitare, sa poésie et allons-y son sex-appeal. Car Varlet, longiligne et look rock’n’roll, c’est aussi un physique. L’exilé marseillais est là pour présenter "Soleil Noir", un disque de solitaire enregistré il y a déjà cinq ans dans la foulée de "Ciel de Fête", que le label helvète, Shayo Records, sort ces jours-ci en édition vinyle limitée.
Entre les amis venus pour l’occasion et les fans chanceux d’avoir gagné une invitation, Alexandre Varlet s’apprête à jouer comme dans son salon. Sa seule crainte en ce début de concert non amplifié étant qu’on n’entende pas assez sa voix car, comme il l’explique, ce disque repose sur des tessitures de chant plus basses qu’à l’accoutumée. Rassure-toi Alexandre, on l’entend parfaitement ta voix. Grave, nasale, reconnaissable entre mille, elle couvrait le périmètre de cette terrasse amie. Et ton jeu de guitare aussi. Tout en open tunings, successions d’accords compliqués et de doigtés délicats au service de mélodies gracieuses. Surtout, Varlet, ses chansons, il les vit. Courbé sur sa guitare, le visage grimaçant, les jambes nerveuses. Toute la tension contenue en lui pour nous restituer une énergie tamisée. Et puis l’homme a de l’humour aussi. Il sirote un alcool finlandais inconnu, nous fait part de sa dernière emplette au Bon Marché : un débardeur Mariner qu’il a mis sous sa chemisette pour combattre la fraîcheur des nuits parisiennes.
A la fin du set, il joue quelques chansons plus anciennes, dont "Des Inepties" tirée de son premier album "Naïf comme le couteau". C’était en 1998, une éternité déjà… Pendant tout le concert, sa compagne n’a cessé de le couver du regard comme une louve bienveillante. Le grand Varlet est une montagne de sensibilité qu’il faut préserver. C’est pour cela que ses chansons nous touchent autant.
Luc Taramini
Photos : Guillaume Sautereau
A lire également, sur Alexandre Varlet :
l’interview (2007)
la chronique de « Ciel de fête » (2007)
la chronique de « Dragueuse de fond » (2003)