EVERY MAN HAS YOUR VOICE – Scissors To Your Memories
(Black Shoes Records / Dead Caballero Records) [site] – acheter ce disque
Nouveau venu sur la scène folk française, le duo Every Man Has Your Voice a bien choisi sa famille d’accueil, puisque Dead Caballeros compte dans ses rangs un garçon comme Arch Woodman, dont le prochain album se profile à l’horizon.
Pour ce deuxième EP, la musique du groupe va bien au-delà du folk : les climats flirtent volontiers avec les limites, que ce soient celles du post-rock, du blues ou encore de la pop. Bien entourés, les deux membres du groupe ont pu bénéficier de la participation de nombreux musiciens, et les mélodies en profitent à plein. Bien que l’ambiance générale soit plutôt sombre, un ukulele, un harmonium ou une trompette vient ponctuellement contraster les titres. Le début ambient de « Monkey Finger » n’est que la première fausse piste posée pour dérouter l’auditeur, qui pourra y entendre des réminescences de DeVotchKa dans le chant très émotionnel, avant que le titre ne suive ses propres ramifications, comme « Goldfish » et l’orchestration très riche qui l’habille. « Go There Be There » bénéficie de la présence de l’Américaine Andrea Perdue, mais ni sa voix ni l’ukulele n’arrivent à faire percer la lumière dans cette belle synthèse du style du groupe, entre mélodies accrocheuses et caractère torturé des chansons. Les titres les plus hantés sont « Puppet Man » et « Helmet on Fire », plongées blues dans une nuit noire, tout juste déchirée par quelques éclairs de guitare ou de trompette. La note finale du disque est toujours pleine de nuances, avec une formule classique mais toujours ce chant évanescent qui laisse planer le doute sur la finalité du morceau. Loin d’être rédhibitoire, ce sens de l’équilibre instable est la force de cet Ep étonnamment consistant, et qui augure du meilleur pour la suite.
Mickaël Choisi
Monkey Finger
Goldfish
Go There, Be There
Puppetman
Helmet on Fire
Unknown Friends