GUSH – Everybody’s God
(Cinq 7 / Wagram) [site] – acheter ce disque
Gush est une histoire de famille avant tout. Deux frères (Xavier et Vincent), un cousin (Mathieu) et un cousin de celui-ci (Yan), et vous arrivez à quatre, soit le nombre de membres du groupe. Au-delà des réunions familiales qui peuvent tourner à la jam sauvage (c’est toujours mieux que l’engueulade autour de la dinde), c’est aussi un groupe qui finit, enfin, par passer à l’étape album, après avoir sorti un premier single en 2007.
Suivant la voix tracée par Phoenix, ils rejoignent la cohorte de ces jeunes groupes français décomplexés, qui n’hésitent pas à chasser sur les terres des groupes anglo-saxons, en chantant en anglais et en visant l’efficacité maximale. Le risque est de se retrouver noyé dans la masse, mais Gush a quelques atouts dans sa manche pour émerger au-dessus de la nasse.
Déjà, le quatuor a un goût immodéré pour les harmonies vocales, c’est très clair, et pour une fois, retrouver les Beach Boys cités comme influence n’est pas totalement surprenant. Mais surtout, Gush ne se contente pas comme "projet" de se contenter de faire danser les filles. N’hésitant pas à exprimer leur passion pour la musique noire, ils incorporent ainsi parfois de belles doses de soul dans leurs titres, avec l’inaugural et dépouillé blues "The Big Wheel", ou sur "Let’s Burn Again", un de leurs premiers titres, mais aussi un des meilleurs, suave et porté par un chant choral entraînant. Entraînant, c’est aussi le terme que l’on pourrait accoler au riff de slide qui propulse "Dance On", ou à celui qui ouvre "Back Home". Le disque comportant treize titres, c’est l’occasion pour Gush de s’exercer à l’exercice de la ballade, où leurs aspirations soul peuvent s’exprimer à plein ("In the Sun" est une réussite). La marque de fabrique du groupe est là, dans ces choeurs et cette réappropriation des codes et des rythmes, qui vont du blues ("Jealousy" qui répond à "The Big Wheel") à la soul, en passant par des sons plus funk (sur "P.nis", à la construction audacieuse). Petit bémol, des chansons comme "Killing My Mind" ou "You Really Got Style" montrent un moindre niveau d’exigence côté écriture, qui n’est pas rédhibitoire mais empêche la sensation d’accomplissement total. Cependant, c’est un premier effort, l’écoute du disque se révèle quand même très satisfaisante et l’on sent que le groupe a un beau potentiel, qu’ils ont encore pas mal de choses à explorer : vivement la suite !
Mickaël Choisi
The Big Wheel
Let’s Burn Again
Dance On
Back Home
My Favorite Song
Vondelpark
In the Sun
Killing My Mind
No Way
You Really Got Style
Remedy
P.Nis
Jealousy