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Concerts

Rodrigo y Gabriela – Paris, Olympia, 11 avril 2010

RODRIGO Y GABRIELA – Paris, Olympia, 11 Avril 2010

 

Depuis une année, tout semble s’accélérer pour le duo mexicain. "11:11" n’est sorti que depuis quelques mois, mais on sent que le groupe a pris une autre dimension auprès du public, en témoignent leur présence aux Eurockéennes l’an passé, mais aussi ces deux dates complètes à l’Olympia, avant un retour en novembre au Zenith de Paris.

La salle est donc comble quand arrive la première partie, Alex Skolnick Trio. Je n’ai aucune idée de ce qu’est le groupe avant qu’il commence à jouer, et rapidement, le trio guitare, contrebasse et batterie se place dans un créneau plutôt inhabituel. Les morceaux (entièrement instrumentaux) du groupe mélangent allègrement décharges métal, pulsions blues et improvisations qui tendent du côté du free jazz. Parfois très prenante, la musique du groupe perd un peu d’intensité dans quelques démonstrations techniques, certes impressionnantes mais aussi un peu égarées. Lorsqu’Alex et ses amis restent au plus simple, sur "Western Sabbath Stomp", c’est toute la salle qui tape du pied en rythme, et le plaisir n’en est que décuplé. Après une quarantaine de minutes, le trio s’éclipse, laissant une impression de virtuosité qui ne demande qu’à être un peu mieux maîtrisée.

Le changement de plateau ne s’éternise pas, étant donné que les duettistes n’utilisent que leurs guitares (chose un peu inexacte, puisque Rodrigo utilisera quelques percussions sur un morceau). L’entrée en matière se fait sur "Hanuman" suivi de "Diablo Rojo" : autrement dit, du très lourd, qui met quasi instantanément le feu à la vénérable salle de l’Olympia. Elle, Gabriela, est la locomotive du groupe, en sa qualité de virtuose de la rythmique : lui n’est pas en reste, mais se concentre un peu plus sur les parties solistes. Le talent des deux Mexicains saute aux oreilles, mais surtout, les mélodies restent prépondérantes, malgré les breaks ou les changements de rythme. Gabriela utilise régulièrement sa guitare de façon percussive, et le duo peut mêler ainsi ses diverses influences, qu’elles soient métal (leur premier style musical, ils reprennent d’ailleurs sur scène "Orion" de Metallica), qui se teintent de rythmes hispaniques, bien entendu majoritaires (ah, "Tamacun", "Santo Domingo", "Master Maqui"…), quand ce n’est pas le blues électrique de Jimi Hendrix qui sert d’inspiration (avec une version incroyablement intense de "Buster Voodoo" pour clore le concert). Très souriants et dynamiques sur scène (Gabriela sautille souvent, s’essaie au français, ils communiquent autant que possible avec le public), ils témoignent d’une vraie modestie dans leur attitude et d’une vraie sincérité, faisant venir sur scène Alex Skolnick Trio, mais aussi le trio de Joubran-Oud, qui, comme son nom l’indique est composé de joueurs de oud, dans une belle communion entre rythmes orientaux et hispaniques. Le duo s’est en tout cas mis le public dans la poche avec une facilité déconcertante, et lui a bien rendu en assurant un set sans failles de plus d’une heure et demie. La prochaine fois qu’il sera donné de les voir, après le rituel des festivals d’été, ce sera en novembre au Zénith : gageons que le concert rencontrera un beau succès, une fois de plus.

Mickaël Choisi

A lire également, sur Rodrigo y Gabriela :
la chronique de « 11:11 » (2009)

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