EXSONVALDES – There’s No Place Like Homes
(Volvox Music / Rue Stendhal) [site] – acheter ce disque
Ces dernières années est apparue une nouvelle façon d’envisager les concerts, dans le cadre plus intime des appartements des spectateurs. Si plusieurs raisons ont concouru à l’apparition de ces concerts d’un nouveau genre, rétablir une connexion directe entre public et artistes semble être une réponse séduisante.
Et dans tout le paysage musical français, peut-être que Exsonvaldes avait le profil type du groupe pour se prêter à l’exercice. A vrai dire, les compositions du groupe étaient tout de même trop électriques pour éviter le tapage nocture, donc ni une ni deux, on débranche les instruments et hop ! On fait la tournée des appartements, on enregistre, et… Enfin, souvent, ça en reste là, tout le monde repart avec un beau souvenir dans la tête, au plus on retrouve une vidéo filmée sur le Net. Mais l’idée des quatre d’Exsonvaldes est allée un peu plus loin que l’Ep de 5 titres initialement prévu. Et une chose est sûre, c’est qu’ils se sont bien débrouillés pour transgresser l’absence d’électricité. Le tempo des chansons est ainsi conservé, et c’est tout le disque qui garde en lui cette énergie toute simple. Les guitares acoustiques se marient ainsi particulièrement bien avec la rythmique toujours vivace ("Everything I See", le brûlant "Sunlight","Old & Weak" qui prend vie progressivement ou l’enlevé "Last Year"). Quand il le faut, le groupe comble l’absence d’arrangements en ajoutant des clapements de main, parfois une voix féminine qui s’affirme (Emma Broughton sur "Lali" et, déjà présente sur la version originale) ou un Glockenspiel qui est distillé avec parcimonie. Sans misérabilisme aucun, les climats gardent leur âpreté ("Going Away") et leurs variations ("Hurry Up"), ce qui témoigne à la fois d’une réelle confiance dans leurs compositions, et réaffirme par la même occasion la solidité de celles-ci. Même dans les reprises, Exsonvaldes garde le fil et s’en tire bien, avec "As Tears Go By" des Rolling Stones et "Take on Me" de A-Ha, franchement réussie dans cette version avec choeurs et sans artefacts synthétiques. Ce disque, c’est au final une synthèse de tout ça : une aspiration mélodique, une simplicité retrouvée et une audace assumée, à savoir débrancher l’électricité sans ralentir. Exsonvaldes s’en tire avec mention !
Mickaël Choisi
A lire également, sur Exsonvaldes :
la chronique de « Near the Edge of Something Beautiful » (2009)
Everything I See
Lali
Going Away
Sunlight
Old & Weak
Folk Song
Take on Me
I Know
Hurry Up
Last Year
As Tears Go By