THE TINY – Gravity & Grace
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Produit par l’ex-bassiste de Talk Talk, Paul "Rustin Man" Webb, loué par le saxophoniste Mats Gustafsson, connu pour ses collaborations exigeantes (Sonic Youth, Jim O’Rourke, Merzbow), le troisième album du duo suédois The Tiny arrive porté sous les bons auspices des fées qui ont bien voulu se pencher, de près ou de loin, sur son berceau. Mélange de candeur folk et d’esprit d’escalier, de variété instrumentale et de rouerie vocale, d’humilité (le nom du groupe) et d’orgueilleuse componction (le titre de l’album), le projet a d’emblée des accents familiers pour les oreilles qui ont écouté Joanna Newsom ou Lonely Drifter Karen ces dernières années. On pourrait craindre pire voisinage, mais on pourrait espérer aussi plus grande originalité pour cet album de folk musard qui convoque, comme chez beaucoup de néo-folkeux, les mânes de Kate Bush et les envolées romantiques qui vont avec. Ici, le piano sert de navire au milieu d’orchestrations à la fois hantées et soignées, la voix d’Ellekari Larsson Sander module de l’aigu à l’éraillé, retrouvant la grâce titubante du premier essai de la miss Newsom ("Lithium"), les envolées amoureuses hésitent entre le convenu et l’inspiré. On serait tenté de délaisser l’écoute de ce disque bien dans son époque s’il ne restait tout de même quelque chose d’un peu aigre, malaisant, grinçant (la voix, les arrangements, quelque composition joliment décousue) dans ce parc musical pas si fait que ça pour les jeunes filles sages. Le plus simple sera d’aller vérifier à un prochain concert des Femmes s’en mêlent de quel bois, vert ou tendre, ces Suédois se chauffent vraiment.
David Larre
Last Weekend
Burn
Too Heavy a Burden
Turn off the News
Lithium
I Close My Eyes
The Man Who Ran
Strange Highs, Strange Lows
Never Coming Back
Pet Sematery