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Disques

Bob Blank – The Blank Generation

BOB BLANK – The Blank Generation, Blank Tapes NYC 1975-1985
(PIAS) [site] – acheter ce disque

BOB BLANK - The Blank GenerationA quoi ça tient un destin ? Parfois à un raté ou un rêve qui s’évapore ? Bob Blank voulait être guitariste de session et c’est finalement en producteur qu’il s’est illustré. Pas n’importe lequel. De cette trempe de producteur capable de sculpter le son d’une époque. Blank fut au bon endroit au bon moment. Quand il ouvrit son studio à New York en 1973, la vague disco frémissait et la ville allait bientôt être secouée par la lame de fond post-punk. Autant dire une aubaine pour un type qui pratiquait des prix bas et la politique de la porte ouverte sans distinction de race ni de style. Dans son auberge espagnole se croisaient alors des chanteuses disco comètes (Debby Blackwell, Gladys Knight, Bumblebee), des jazzeux égarés (Sun Ra), des compositeurs minimalistes (Arthur Russel caché sous le pseudo Lola), des artistes punk et des orchestres de salsa auxquels le bonhomme appliquait peu ou prou le même traitement : rythmique obsessionnelle et son bodybuildé. Face à ces productions tous azimuts, il serait naïf de voir en Bob Blank qu’un opportuniste prêt à débiter du son au kilomètre en ramassant les récompenses. A côté de l’esthétique toc des productions disco taillées pour les charts (et qui ont subi, il faut le dire, les outrages du temps) ce disque montre un versant plus aventurier de son œuvre. Délires proto-électroniques d’Emile, pop stromboscopique de The Necessaries, symphonie noisy de Lydia Lunch… le labo Blank Tapes faisait écho à l’effervescence créative de Big Apple. Et même si le patron des lieux a ensuite bifurqué vers la production pour karaoké (bouh…) il faut reconnaître qu’avec lui, populaire et arty faisaient bon ménage. Au final ce disque renferme des témoignages plutôt mineurs, mais reste le plaisir de faire cohabiter, sur sa platine, un bon vieux tube disco et un morceau de no wave obscur en toute impunité.

Luc Taramini

NB : Je signale aussi les excellentes compilations New York Noise volumes I, II, et III (parues chez Soul Jazz Records) sur la période post-punk et no wave.

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Once You Got Me Going – Debby Blackwell
Music Tramce – Charanga 78
Crystalized – Milton Hamilton
Where Pathways Meet – Sun Ra
State Of Art – The Necessaries
A Cruise to the Moon – Lydia Lunch
Jazz Is the Teacher, Funk Is the Preacher – James Blood Ulmer
I Got A Big Bee – Bumblebee Unlimited
Itching For Love – Mikki
Over Like a Fat Rat – Fonda Rae
It’s a Better Time Then Good Time (Gladys Knight – Walter Gibbons Rmx)
Wax the Van – Lola (Jon’s Dub)
Emile – Aural Exciters (Night Rate)

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