MARYKATE O’NEIL – Underground
(71 Recordings) [site]
A l’heure des bilans de fin d’année, petit rattrapage d’un disque sorti en février, mais qui n’a pas bénéficié d’une distribution – et donc d’un minimum de promotion – en France. Troisième album de Marykate O’Neil, "Underground" ne prétend sans doute pas se mesurer aux derniers Dirty Projectors ou Animal Collective : c’est juste une modeste collection de chansons très bien écrites, chantées et arrangées. Plaisamment larguée, Marykate y reprend même – après Randy Newman sur son EP de l’année dernière – le "Different for Girls" de Joe Jackson, artiste moyennement bien coté à la bourse de la branchitude (même si Hot Chip a inclus son brillant "Steppin’ Out" sur un récent mix). Ne pas trop se fier au titre du disque, donc : l’auteure-compositrice-interprète de la côte Est (originaire de Boston, habitant New York) ne cherche aucunement ici à se faire décerner un certificat de crédibilité indie dont elle sait sans doute la caducité.
Si on était dans les années 70, Marykate O’Neil vendrait peut-être des millions d’albums et ses chansons passeraient sur les grandes ondes entre deux tubes de Carole King et Todd Rundgren. Notamment la merveilleuse "Green Street", ouverture d’album idéale, digne des meilleurs moments d’Aimee Mann ou de Lloyd Cole. Ecrit et enregistré au gré des rencontres, chez ou avec des amis au pedigree impeccable (Fountains of Wayne, Jill Sobule, Roger Moutenot…), "Underground" n’ambitionne pas de révolutionner la pop. Il exalte simplement les vertus du travail d’artisan, des mélodies parfaitement coupées, des guitares carillonnantes, du refrain-couplet-pont et des textes bien tournés. Ça nous va.
Vincent Arquillière
Green Street
Easy to Believe at First
Nashville
Saved
Mr. Freidman
Me, The Bee, The Miner
Underground
Attention
Different For Girls
One Thousand Times A Day
So Long