TOY FIGHT – Peplum
(City Slang / Cooperative) [site] – acheter ce disque
Voilà près de trois ans que l’on n’avait pas entendu parler du groupe français Toy Fight, depuis une première réalisation autoproduite, "Anagram Dances", dont la succession s’avérait très incertaine, y compris pour les membres du groupe. De l’eau a coulé sous les ponts : au trio initial (Sébastien Broca, Maxime Charmoux et David Simonetta) se sont ajoutés trois autres membres dont Mina Tindle, déjà entendue sur le précédent album. Le groupe a surtout signé avec le label City Slang, connu pour distribuer en Europe Arcade Fire, Broken Social Scene et Black Mountain, entre autres.
Pour les connaisseurs du groupe, "Peplum" n’est pas réellement un second album mais plutôt une version "plus" de la démo réalisée autrefois. Le groupe reprend en effet la plupart de ses précédents (et meilleurs) morceaux : "Tiffany", "High Noon" ou encore "Golden Make Up", auxquels se joignent de petits nouveaux, notamment une nouvelle version de "Bob", "Les Indes Noires", "The Punch Line", flirtant d’avantage avec une pop onirique qui n’est pas sans rappeler les sixties.
Si on peut y voir un recyclage facile, il n’en est en réalité rien : Toy Fight n’en est plus à sa première copie. Cela se sent. A l’exception de "Tiffany" et de "The Soldier", le groupe a entièrement remanié son bébé, structuré désormais selon trois mouvements, séparés d’intermèdes présentés par les membres d’origine, où les morceaux s’enchaînent, glissent avec élégance, donnant à l’ensemble un rendu coloré et chaleureux.
Le groupe ne s’est néanmoins pas éloigné de son objectif de départ : produire une pop à la fois simple, équilibrée et surtout teintée d’une naïveté propre au genre, dans la lignée des Kinks ou de Belle & Sebastian. La pureté et la justesse de "Peplum" tient surtout au fait que Toy Fight n’essaie jamais d’en faire trop et s’en tient à ces mélodies se répétant inlassablement, rentrant dans la tête pour ne plus vous quitter. Par exemple, le thème au piano de "Tiffany" ou le couplet / refrain de "Your Own Fireworks".
C’est d’ailleurs la seule critique qu’on peut objecter à ce bijou pop qu’est "Peplum" : son étonnante simplicité, qui pourra ennuyer, voire énerver les accrocs aux structures ultra-chiadées, aux sonorités étranges et aux expérimentations sonores. Ne jouant pas dans la même division pop qu’un "Blueberry Boat" ou qu’un "Amnesiac", "Peplum" est avant tout un album honnête, et ce n’est déjà pas si mal.
Pierre Gourvès
A lire également, sur Toy Fight :
la chronique de « Anagram Dances » (2007)
Where the Avalanches Are
Your Own Fireworks
Minute Song
David Simonetta présente
Tiffany
Bob II
Lisa’s Box
The If Song
Maxime Chamoux Présente
High Noon
Les Indes Noires
The Drum Drum Boy
Sébastien Broca Présente
Trucmuche (The Punch Line)
Golden Make Up
The Soldier