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Thus:Owls – Cardiac Malformations

THUS:OWLS – Cardiac Malformations
(Almost Musique / Discograph) [site] – acheter ce disque

THUS: OWLS - Cardiac Malformations"Cardiac Malformations" est le premier album du quintette, et déjà je suis irrémédiablement conquis. Nul doute, Thus:Owls est un grand groupe. Bien sûr, le postulat était d’assez bon augure : le noyau de départ est suédois ; son batteur, Ola Hultgren, a déjà officié avec Loney Dear ; et le cinquième membre, Montréalais – donc pas mal non plus en terme de vivier artistique -, n’est autre que le guitariste de Patrick Watson. Mais je restai néanmoins prudent, car en musique, c’est un peu comme en cuisine : le fait de trier les ingrédients sur le volet n’est pas toujours gage de réussite. Heureusement, pour le coup, Erika Alexandersson, chanteuse majestueuse, a su lier la sauce pour nous concocter un mets incontestablement succulent et long en bouche. Très expérimentale mais jamais vaine, la musique de Thus:Owls se meut à travers de multiples strates contrastées unies par un même filon inspiré qui s’exprime de manière éparse sans jamais, pour autant, verser dans l’exercice de style, ni faire perdre le fil conducteur à l’auditeur. On pourrait recoller la recherche musicale à celle de Hanne Hukkelberg, le côté didactique en moins, et avec une bonne dose d’ésotérisme atmosphérique en plus. Formidable vecteur d’émotions, chaque son, chaque étrangeté trouve sa place dans l’édifice, non comme un enjoliveur dispensable, mais bien comme une pierre fondatrice dont on n’aurait pu se passer. A de nombreux moments ("Eagles Coming In", "When She Arrived", "My Thoughts Ain’t Lovely", "The Atlantic"…), on retrouve des sédiments Bjökiens, surtout époque "Vespertine", qui, par érosion, n’auraient gardé que l’essence organique. Les envolées flûtées, la harpe et la magie du vibraphone font planer un parfum de spiritualité presque monastique (la cloche zazen de "Eagles Coming in" colle bien à cette idée) qui, d’une seconde à l’autre, peut muer en une échappée emplie de choeurs et de cymbales qu’on croirait tout droit sortis d’un morceau de Beirut. Avec Simon Angell dans les rangs, il fallait bien se douter qu’on retrouverait aussi la mélancolie ténébreuse et fantomatique chère à Patrick Watson. Et à tout cela, vient encore se greffer un groove jazzy à la Fiona Apple, mais davantage axé sur l’osmose parfaite de la voix et des instruments, plutôt que sur une profondeur vocale impériale. Est-il nécessaire que je vous parle de l’aérien et très cinématographique "The Sun Is Burning Our Skin" pour parler de riche éclectisme ? Non, je me contenterai juste de dire que ce "Cardiac Malformations" m’a retourné le coeur.

David Vertessen

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Yellow Desert
Eagles Coming In
Climbing the Fjelds of Norway
Sometimes
The Sun Is Burning Our Skin
When She Arrived
Let Your Blood Run
My Thoughts Ain’t Lovely
A Volcano in My Chest
You Arose to the Gods
The Atlantic

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