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Le Prince Miiaou – Interview

LE PRINCE MIIAOU

T’écoutes quoi en ce moment ? Le Prince Miiaou. Le Prince quoi ? Ben Miiaou comme le chat mais avec deux i, ce qui n’a rien à voir. Si votre interlocuteur ne part pas dans un grand rire moqueur ou ne change pas illico de conversation, c’est que vous pouvez développer. Ben, Le Prince Miiaou c’est une fille qui fait du rock indé et qui vient de sortir son deuxième disque autoproduit « Safety First ». Un peu entre PJ Harvey et Fantômette, tu vois le concept ? Le mieux c’est encore que tu lises son interview sur POPnews. POPquoi ? Laisse tomber…

Le Prince Miiaou, par Agathe Philbé

Comment en es-tu arrivée à faire de la musique et à prendre tout en charge toute seule ?
Après quatre ans passés en groupe où c’était vraiment chaotique au niveau humain, j’en ai eu marre. J’ai préféré partir. C’était une approche trop cérébrale de la musique avec des structures compliquées en 7 temps etc. En plus, j’étais à Paris et le groupe était en province. Du coup, j’ai annulé mon abonnement SNCF. J’avais plein d’idées dans la tête qui ne collaient pas au projet très post-rock du groupe et aussi j’avais des envies de textes en français. A l’époque où j’ai fait ce choix, je fréquentais Encre (Yann Tambour) qui fut un de mes enquêtés dans le cadre de mon mémoire de maîtrise sur le post-rock. J’ai découvert sa musique et ça m’a donné envie de faire la même chose. J’ai commencé en essayant de reproduire la chanson « Marbre ». Du coup, on m’a installé des logiciels qui me permettaient de faire tout toute seule. Le premier album qui s’appelle « Nécessités microscopiques » est très influencé par Encre. J’avais plein d’idées qui bouillonnaient et l’album est sorti en 6 mois.

En quittant le groupe, tu t’es donc découvert une identité artistique propre ?
En fait à l’époque, je faisais juste un truc. Tout se passait avec une souris d’ordinateur. Je faisais des assemblages de sons. C’était un laboratoire dans lequel je mettais plein de choses et il en est ressorti un style effectivement. C’était spontané et pas réfléchi du tout. Une époque agréable….

Tu étais encouragée par d’autres ou tu as vécu cette période dans la solitude créative ?
J’étais toute seule. A l’époque, Yann était une référence pour moi. J’ai mis beaucoup de temps à lui faire écouter mes morceaux parce que j’avais peur de son jugement. Sinon, je n’avais pas trop d’amis musiciens dans mon entourage même si j’ai fait un stage à Microbe Studio pendant un mois. Les gens là-bas n’avaient pas le même univers musical que moi. Pour eux, j’étais une fille donc je ne pouvais faire que du folk. Ils n’étaient pas très intéressés. Il y avait quand même le batteur de mon ancien groupe, Norbert Labrousse, qui m’accompagne aujourd’hui, pour me conseiller.

A quel moment s’est formé un début de buzz autour de ta musique ?
Il n’y a pas très longtemps. C’était au mois de novembre 2008. Après « Nécessités microscopiques » pour lequel j’ai dû faire 5 dates dont 2 en Angleterre, j’ai rapidement enchaîné sur l’écriture du deuxième album sans me mettre la pression. Les Inrocks en ont parlé en premier et m’ont mis sur la page CQFD. Ensuite Bernard Lenoir a passé une chanson et m’a encensée. En janvier 2009, le chantier des Francofolies m’a contacté. Aujourd’hui mon projet intéresse des gens, mais rien n’est signé.

Comment as-tu vécu l’expérience des Francofolies cette année ?
Kevin qui s’occupe du chantier des Franco m’a appelée et m’a proposée une semaine de formation. Je ne connaissais pas du tout le concept et je doutais un peu. Mes musiciens connaissaient et m’ont encouragée à accepter. On a donc fait deux sessions. C’est plus qu’une résidence, c’est une formation avec du coaching personnel pour apprendre à bien se connaître pendant les tournées, des conseils pour la scène, des cours d’interview, de stylisme et du chant entrecoupés de petits concerts publics pour mettre tout ça en pratique. A l’époque, j’avais très peur de la scène donc ça m’a vraiment aidée.

Le Prince Miiaou, par Agathe Philbé

Pourtant sur la scène de l’International au mois de juillet, je t’ai trouvée parfaitement à l’aise…
Oui, avec les concerts aux Francofolies, il a vite fallu que j’apprenne à être à l’aise. A l’International, on était bien rodés. Ce concert, je l’ai vécu comme le point culminant de ce cycle. J’avais jamais été aussi bien sur scène.

Pourquoi ce besoin de te déguiser sur scène et dans tes clips ?
Je ne sais pas. J’ai fait les premiers concerts habillée normalement. Après j’ai fait le clip « Football team » où je suis déguisée avec ma cape et mon masque. Je trouve ça drôle. La scène c’est un peu le seul endroit où je peux faire n’importe quoi alors j’en profite. Et puis mon attitude change avec le déguisement. Ça pimente le live.

 

 

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