KAWAII – Stylochord
(Monster K7) [site]
Un nom exotique et trognon (mixe entre Hawaii, "île sous le vent", et "kawai", "mignon" en nippon), des musiciens aux noms rigolos (La Loutre et Big Bisous), des pochettes de disques en rapport (poupées de chiffons monstrueuses et amateurs mais perversement mignonnes), un engagement pour le format vinyle, ça laisse présager du pire. Quand la dernière sortie de Monster K7 me parvient enfin au début de l’été, je ne peux pas dire que je me suis précipité dessus. Le temps n’était pas au faux second degré musical. En plus, comme Tiersen, Comelade et mon petit neveu, Kawaii porte la lourde étiquette de "toy music" et ça va, j’ai déjà assez donné comme ça. Malgré tout, leur album sort sur un label au goût sûr et ils collaborent avec des gens que j’aime bien. J’ai donc décidé de faire un effort tardif et à écouter "Stylochord" dans son intégralité hier soir.
Une fois passé la forêt naine de mélodicas, pianos jouets, trompettes en plastique, ukulélé, et autres instruments miniatures, leur musique se révèle plus avide de rythmes électro compliqués et de mélodies savantes que de comptines pour enfants. Tout commence par un faux plat un peu gnan gnan ou une voix empoussiérée explique les origines du Ku Klux Klan. Mais cela ne dure pas très longtemps et des guitares de taille réelle viennent en renforts et mettent la sauce. Ensuite le groupe recycle le cultissime "La maman et la putain", histoire de faire plaisir à son public que l’on présume cultivé et un peu snobinard, avant de s’épancher dans des triturages électro plaisants mais un peu pompeux.
La face A de l’album manque d’âme. Je préfère largement la seconde partie de l’opus ou le duo s’ouvre à des collaborations bien senties. Les nouveaux venus (Spasmodic Joy, Michael Wookey, Orouni etc…) respectent la musique du duo mais y apportent une touche d’humanité qui lui manquait. On passe d’un exercice cérébral plaisant à une musique plus abordable, domestiquée en un sens, qui souligne le côté très pop des compositions de Kawaii. Les mélodies savantes sont instantanément mémorisées, les rythmes sont entraînants, l’album devient très très convaincant et se joue à merveille du côté enfantin qu’on lui avait associé avant même de l’avoir écouté.
Gildas
Face A
Le Chaudron
Caquaka
Il était une fois
Love love
Starbox
Face B
Stuck in a Hurricane (feat. Spasmodic Joy)
Le Chaudron (feat. Michael Wookey & Orouni)
Jam Fever (feat. Bambino from Uncle Jelly Fish)
Caquaka B-Side (feat. Max)
Starbox (feat. Flexion Flute)