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Festivals

Garden Nef Festival – Édition 2009 : Phoenix, Franz Ferdinand, Boss Hog, TV on the Radio, Gossip,

Après une année 2008 couronnée de succès, la Garden Nef Party remettait le couvert, toujours pour le troisième week-end de juillet. Cette fois-ci, les têtes d’affiche semblaient un rien moins prestigieuses que l’an passé, mais le festival voulait surfer sur sa réputation naissante, amplement méritée, pour s’installer définitivement comme un événement incontournable pour les festivaliers. Après avoir pris nos quartiers au camping, pas encore sous la pluie qui menace, direction la ferme des Valettes, son terrain en dénivelé et ses deux scènes : let’s rock !

Garden Nef Party

Vendredi 17 juillet

(JD) Le premier groupe qui s’offre à nous est Izia, formation rock très classique, emmenée par une jeune chanteuse « fille de » à la voix certes haut perchée mais qui en fait vraiment trop, au point de nous avoir faire bénir le moment où elle annonça un slow. Certes la demoiselle a une présence scénique non négligeable et elle paraît très à l’aise mais il serait bon qu’elle calme un peu le jeu. Sur le plan purement mélodique, rien de neuf à se mettre sous la dent, les musiciens sont bons mais on a déjà entendu ces morceaux il y a trente ans et ils ne paraissent pas en mesure pour l’instant de mettre un coup de jeune à ces riffs.

Un peu déçu, on se dirige vers Stuck in the Sound qui commence déjà au loin.

Dès notre arrivée, on avait pu remarquer les adolescents postés devant la grande scène, attendant impatiemment que leur groupe préféré leur déverse enfin des décibels plein les oreilles. Toujours à moitié couvert par sa capuche, le chanteur maîtrise bien sa voix qui part aisément dans les aigus. Les nouvelles compositions semblent plus riches que sur le précédent album et des instrumentaux assez inspirés s’allongent à loisir pour le live. Un petit côté Smiths perce dans le son du groupe et l’énergie nécessaire est déployée par tous les membres du groupe. Reste pour eux à se frayer un chemin dans les iPod de leurs jeunes fans avec le nouvel album car, comme d’habitude depuis deux ans, le seul titre à réveiller les hurlements de la majorité du public reste « Toy Boy ».

On quitte la Garden Stage au milieu d’un public tout de même conquis pour se rendre à nouveau sur la Valettes Stage, scène plus orientée découverte.

(MC) A moi de vous présenter Joe Gideon and the Shark, duo homme / femme, et comme dans les White Stripes, c’est madame qui tient les baguettes. Elle porte une tenue léopard du plus mauvais goût, quand Monsieur arbore des bacchantes assez impressionnantes. Mais ce qu’ils jouent est moins déroutant que leurs tenues, car l’on aimerait être un peu surpris par ce blues âpre et sombre, qui se veut suffisamment tordu pour susciter quelque émotion chez le public. Pourtant, j’en viens à me demander ce que Nick Cave a bien pu trouver au duo pour les amener en tournée avec lui, car leur set a manqué de souffle et de variété pour me maintenir à un haut niveau d’attention…

(JD) Arrive maintenant le tour d’un des groupes les plus attendus du festival, Phoenix. Non seulement car leur nouvel album « Wolgang Amadeus Phoenix » est l’une des meilleures productions d’un groupe français depuis une dizaine d’années, mais également parce qu’ils se font plutôt rares sur les scènes de l’Hexagone. Histoire de planter le décor, ils entament directement par « Lisztomania », tube imparable qui détient la recette parfaite, une douceur pop sautillante qui chauffe à blanc une foule déjà convaincue. Très en place, le claviériste double la batterie avec des pads électroniques et il faut bien dire que visuellement ça décoiffe. Le chanteur, lui, est toujours aussi charismatique, maîtrisant de mieux en mieux sa voix. Les morceaux du nouvel album s’enchaînent efficacement (« Lasso », « Armistice », « Rome ») et une petite vieillerie comme « If I Ever Feel Better » se mêle parfaitement au set. Le public se lancera plusieurs fois dans des applaudissements instinctifs pour saluer des breaks, et la communication entre la scène et la fosse fonctionne bien. Comme disaient les Inconnus, ils s’en vont comme des princes et la seule chose que l’on regrettera, c’est leur programmation assez tôt dans la soirée. Un concert de nuit aurait été encore plus beau.

(MC) Retour sur la petite scène pour le sextet psychédélique Sleepy Sun. Et c’est une bonne surprise : loin d’être soporifique, le concert va en s’améliorant, donnant lieu à de longues montées sonores, qui plongent la chanteuse dans une transe assez palpable, et déroutent tout autant le public. Dommage, car ça reste pointu mais accessible, avec ce qu’il faut de petits tressautements quand l’ennui pointe le bout de son nez, et l’ensemble est suffisamment hypnotique pour faire réagir les récepteurs de leur musique. Pour le coup, j’ai fini au premier rang : c’est dire leur pouvoir d’attraction. Première vraie bonne surprise !

(JD) Cette bonne surprise aurait pu en cacher une autre, malheureusement, le concert de Ghinzu fut assez étrange. La basse claquait anormalement dans les enceintes et le vent faisait tourner le son dans la vallée. Etant assez loin de la scène, je pense avoir subi ce désordre encore plus fortement avec la distance. Cependant, même s’ils paraissaient eux aussi gênés, le groupe a eu le mérite de continuer à jouer le jeu. Leur renommée croissante a vu le public les soutenir à chaque instant et les passages plus calme clavier / voix passaient bien. Un savant mélange de leurs trois albums formait un set assez pêchu et agréable. On regrettera juste que le chanteur se mette à déclamer des horreurs tel que « On vous aime! » au bout du deuxième morceau !

(MC) Le retour sur la Valettes stage a lieu pour la prestation de Blood Red Shoes, le duo anglais. L’heure est décidément aux duos, avec cette fois-ci la charmante Laura-Mary Carter à la guitare et Steve Hansel à la batterie. Comme disent les jeunes : « ça envoie ! ». Ils jouent vite, mais cependant très précis, même si le chant (partagé) est un peu limite. Qu’importe, c’est dans l’énergie de cette guitare hyper incisive et de cette batterie très puissante qu’il faut trouver l’identité du groupe, qui affiche sans vergogne une attirance pour PJ Harvey, Nirvana ou les Yeah Yeah Yeahs, mais a su développer une formule bien personnelle. Attention, le concert a eu tendance à être un peu linéaire, malgré un final explosif sur « I Wish I Was Someone Better ».

Les dernières notes résonnent encore quand Franz Ferdinand commence son set. Et ils ne mettent pas longtemps à convaincre le public massé devant la scène : le quatuor écossais est une imparable machine à tubes, tous mieux écrits les uns que les autres. Classes sans être arrogants, ils ont à leur tête un Alex Kapranos en verve, qui n’hésite pas à s’adresser à la foule dans un français balbutiant : « Est-ce que vous kiffez ? ». Mais surtout, dès le départ, le groupe fait littéralement danser la colline, avec « Do You Want To » (seul extrait de « You Could Have It So Much Better ») et « No You Girls » (issu du dernier opus). En piochant allégrement dans le premier album (dont les tubes « Take Me Out », « This Fire » ou les moins connus mais excellents « Auf Achse » ou « The Dark of the Matinée »), Franz Ferdinand confirme que ces titres restent efficaces, et en jouant les nouveaux titres, que la fontaine n’est pas tarie. L’efficacité des titres tient non seulement à la qualité d’écriture, mais aussi à l’excellent niveau d’interprétation. Et même les incartades (à quatre sur la batterie, passages électro sur « Lucid Dreams »), passent super bien. La grande classe, sérieusement.

C’est donc d’autant plus dur d’enchaîner avec The Night Marchers, parfaits inconnus à mes oreilles. Étrangement, ils le sont restés après leur set, dont je me demande sincèrement si je l’ai bien vu. Oui, il y avait des guitares, quelques relents rock 60’s, un soupçon de punk (gentil, pas le méchant), mais à part ça…

La dernière migration, pour Vitalic, va tourner encore plus court. Non seulement, le montage de sa scène prend un temps infini (pour un résultat bof), mais la musique prend la tête, au sens littéral de l’expression. Boum boum boum, il y a un marteau qui tape sur ma tête : drapeau blanc, capitulation, camping pour ma part…

(JD) Mike étant sur le chemin du retour, je me pose au stand Smoothie (vente de fruits et jus) quelques instants pour attendre Boss Hog. L’année dernière, Jon Spencer avait mis le feu avec son Heavy Trash, alors bien qu’assez fatigué, je ne veux pas rater le retour à Angoulême de ce fou furieux. Cette fois c’est avec sa dame qu’il entre en scène, Boss Hog étant un de ses premiers groupes, qui renaît aujourd’hui un peu de ces cendres. Le concert commence et rapidement, le son dévore la petite assemblée qui s’est formée aux abords de la petite scène. Jon Spencer est censé être plus en retrait dans cette formation et laisser Cristina Martinez en patronne et au chant prendre les rennes du groupe. Malheureusement, il ne réussit pas bien à se canaliser et le duel démarre au bout de quelques morceaux. Il arrive et prend les commandes dans une improvisation qui tourne court, Cristina ne sachant plus quoi répondre. La gêne est réelle tant pour le public que pour les musiciens qui tournent leurs accords sans trop savoir quand reprendre. Cela finira de me décourager et je laisserai le couple se dépatouiller de la situation loin de mon regard. Y’a plus qu’à retrouver une tente hyper banale au milieu de ces surs de la même marque, en pleine nuit ! 

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