FACTOR – Chandelier
(Fake Four Inc.) – acheter ce disque
Avec le temps, nos jugements sur Factor ont changé. A l’origine, il n’était que l’un de ces beatmakers fainéants dont Internet et le rap indé, deux mondes qui se confondent largement, regorgent. Et puis, petit à petit, grâce à certains de ses projets, ceux avec son copain Nolto, ceux avec la « star » underground californienne Awol One, le Canadien a commencé à devenir intéressant. Voire plus, il est devenu l’un des pivots de cette scène, et pas seulement pour des raisons de carnet d’adresses ou d’aisance financière.
Mais qui a changé pour de bon ? Est-ce Factor lui-même, dont le talent de producteur s’est affiné et affirmé avec le temps ? Ou est-ce tout simplement nous, qui nous sommes faits à ses beats, nous qui avons abandonné nos préjugés, qui avons assoupli notre oreille ? On pourrait opter pour la seconde option. Son dernier album sous son seul nom, »Chandelier », n’est en effet pas fondamentalement différent du fort médiocre »Time Invested » avec ses boucles de guitare ou de piano qui respirent la facilité, ses quelques titres en trop et ses cohortes dinvités, mélange damis proches (The Gaff, Cam the Wizard) et dacteurs clés de la scène indie rap (Awol One, Josh Martinez, Noah23, Epic, Ceschi, Moka Only), avec même cette fois, en guise de gros poisson, rien de moins que Sadat X.
Mais avant, Factor nous sortait-il des titres aussi séduisants que ce fabuleux « More Rude than Handsome », à nouveau avec Awol One, que le rnbisant « On My way » avec Kirby Dominant et Kirby Criddle, que « 21 Chump Street » avec Cam the Wizard, que cet « Electric Furs of a Lynx » rock auquel l’inénarrable Noah23 prête sa voix ? Proposait-il avec la même régularité des instrumentaux aussi séduisants que « One Record » et « I Tried to Tell You » ? Sortait-il des disques si proches dêtre impeccables ? Quand même pas, si ? Non, quand même pas. Ce »Chandelier » sorti sur le label des frères Ramos est véritablement le meilleur album jamais sorti par Factor sous son nom propre.
Sommes-nous pour autant pressés de découvrir au plus tôt chacune de ses nouvelles productions ? Non, peut-être pas (dailleurs, cette chronique paraît avec un retard absolument inexcusable). Se pencher sur chaque nouveau Factor nest jamais une urgence. Mais un plaisir, si. Un plaisir dune régularité de plus en plus systématique.
Sylvain Bertot
A lire également, sur Factor :
la chronique de « Famous Nights and Empty Days » (2006)
Out of The Same Thing (feat. The Gaff)
One Record
Home Again (feat. Nomad)
More Rude Than Handsome (feat. Awol One)
The Leen (feat. Josh Martinez)
Electric Furs of a Lynx (feat. Noah23)
Moonlight (feat. Josh Fischel)
Lonely City (feat. Moka Only)
New Day
Time of the Year (feat. Sadat X)
Good Old Smokey [My Kanine] (feat. Myka 9)
On My Way (feat. Kirby Dominant & Kirby Criddle)
Had It Made
I Tried To Tell You
Wait And See
Pray (feat. Ceschi)
21 Chump Street (feat. Cam The Wizzard)
Year of the Rat (feat. Epic)
Last Nights Dream