TROY VON BALTHAZAR
L’ex-leader de Chokebore, discrètement installé dans une carrière solo, ne ménage pas ses mystères. Difficile de cerner, en effet, les sources d’inspiration du bonhomme, la part de son ex-groupe Chokebore dans ses compos actuelles, ou ses motivations. Lors d’un passage à Lille, la veille d’un concert surprenant de grâce tantôt aérienne tantôt tellurique, Troy Von Balthazar nous livre, lors d’un passage sur la radio locale RCV, quelques clés pour accéder à son univers musical complexe…
Comment s’est passé ton concert hier à Dunkerque ?
J’y ai pris beaucoup de plaisir. Il y avait plus de monde que la dernière fois où j’y avais joué, c’est une bonne progression. De plus, j’aime jouer ma musique en concert et m’amuser, donc… (rires)
Qu’est-ce qui te rend heureux lorsque tu joues sur scène ?
Le plaisir de me perdre pendant une heure, oublier le monde extérieur, être libre pendant cette heure. C’est une sensation formidable de se sentir libre pendant ce laps de temps, c’est la raison principale pour laquelle je fais cela, pour essayer d’être libre.
Le concert est pour toi le meilleur endroit pour être libre, te perdre ?
Oui, je pense. Parfois, lorsque je suis totalement seul, écrivant ou composant, je peux également avoir ce sentiment. Mais en même temps, c’est très dur d’être seul. Mais sur scène, je peux l’être avec le public.
Te sens-tu seul sur scène ?
Je ne me sens pas véritablement seul sur scène, je me sens libre. C’est le seul moment où je ne suis pas seul mais où je me sens tout de même libre.
Préfères-tu jouer en solo comme tu le fais maintenant ou être dans un groupe comme tu le faisais avec Chokebore ? Comment ressens-tu la différence ?
C’est plus dur de jouer seul, car on peut entendre toutes les notes, elles résonnent clairement, que ce soit la guitare ou la voix. Avec un groupe, on peut davantage les mélanger avec les autres instruments, il y a un peu moins de pression. Mais jouer en solo est satisfaisant si on a de bonnes chansons, qu’on les interprète d’une bonne manière. Mais si je me plante, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Et quand j’étais dans le groupe, j’adorais blâmer les autres membres (rires) ! Maintenant, je ne peux plus faire ça. Je suis conscient que les gens me regardent directement et font attention à toutes les subtilités. C’est très intense, mais ça peut être soit très bon soit très mauvais. Lorsque je chante horriblement, je peux le ressentir.
Le ressens-tu dans la réaction du public qui vient te voir ?
Non, mais je peux le sentir en moi (rires). J’essaie de faire sonner ma musique de la manière la plus belle possible. Ça me demande donc beaucoup plus de travail.