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Disques

The Paperchase – One Day This Could All Be Yours Vol. 1

THE PAPERCHASE – Someday This Could All Be Yours Vol. 1
(Southern Records) [site]

THE PAPERCHASE - Someday This Could All Be Yours Vol. 1A l’heure où pullulent, certes pour notre plus grand plaisir, les disques de folk pleins de bons sentiments, il paraît bon de se pencher de temps à autres sur un disque brut de décoffrage. On ne se méfie toutefois jamais assez, puisque je me retrouve à écouter en boucle l’un des trucs les plus putassiers que j’ai jamais entendu de ma vie. La rythmique est guerrière, le chant surmixé, et… euh, comment dire, l’ensemble pour le moins déconcertant.

La plupart des titres sont complètement téléphonés, pourvus de mélodies faciles et de parties de guitares manquant clairement d’originalité ("The Common Cold", "The Laying of Hands the Speaking of Tongues"), les autres essayant tant bien que mal de semer le pauvre auditeur dans un dédale de sons poisseux et de structures aussi alambiquées qu’un roman de Jodorowski. Peut-être dans l’espoir de tomber sur un benêt et de réussir à lui faire croire en l’existence d’une quelconque substance habilement dissimulée derrière les orchestrations boursouflées, les batteries massives et la voix. Certes, le climat de ferveur donne au disque un tour conquérant convenant parfaitement aux différentes compositions, tournant autour des mêmes thèmes : l’abandon, la mort, le rejet, on en passe et des plus glauques. The Paperchase mêle plus ou moins adroitement récits personnels et divagations eschatologiques à base de catastrophes naturelles et de rédemption par le péché, mêlant passages discordants, voire franchement repoussants, et relativement entraînants dans une même auge prog-power-pop dont mon pauvre organisme subit les assauts en hurlant comme une truie que l’on égorge au couteau à beurre. Pas facile…

Complètement malade, "Someday This Could All Be Yours" est comme une énorme boule de pus que le groupe essaie de nous enfoncer dans les oreilles, les refrains massifs, anthémiques comme disent les anglo-saxons, servant de lubrifiants. This is a rape. Exactement. On jurerait presque avoir affaire à une réponse américaine à l’ "Absolution" de Muse, en encore plus excessif et, hum, audacieux disons. Rendez-vous compte, à côté de Paperchase, Bellamy passerait presque pour Joni Mitchell et ses deux acolytes pour d’austères folkeux du Laurel Canyon ! Du coup, pour être un peu positif, les fans du versant le plus scabreux du rock progressif des années 70 devraient davantage apprécier le voyage. Quoique, je n’en suis vraiment pas certain. Quant à moi, je vais de suite prendre rendez-vous chez l’ORL, histoire d’évaluer les dégâts… et à ceux qui pointent du doigt la technique apparemment irréprochable du combo comme un argument de poids en leur faveur, je leur conseille d’aller faire leurs classes du côté de "L’Oiseau de Feu", par exemple. Malgré ce faux pas, on ne remettra cependant pas en cause tout le bien que l’on pense de Southern Records, en général irréprochable.

Julian Flacelière

If Nobody Moves Nobody Will Get Hurt
I’m Going to Heaven With or Without You
The Common Cold
The Laying of Hands That Speaking in Tongues
Your Money Or Your Life
What Should We Do With Your Body
This is a Rape
The Small of Your Back the Nape of Your Neck
This is Only a Test
We Have Ways to Make You Talk

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