YO LA TENGO
C’est un peu plus d’une heure avant le concert de Yo La Tengo que l’on rencontre le groupe, détendu et blagueur, pour leur parler du concert « The Freewheelin’ Yo La Tengo », de leurs projets et de leur nouvel album prévu en septembre.
Le concept du concert de ce soir sera différent du format classique : un concert intimiste, avec un groupe en formation acoustique, et un public assis, attentif. Le groupe fait ainsi ressortir avec ces nouvelles versions l’aspect lo-fi de leur répertoire, ce qui sublime l’harmonie de leurs voix et le soin particulier qu’ils accordent à leurs mélodies. Une réussite devant un public francophone peu timide, qui s’amuse avec le groupe et pose des questions en rafale, réclamant à l’occasion des chansons du groupe et des reprises. C’est aussi l’occasion de faire le point sur une carrière de 25 ans, et de prendre une leçon d’humilité avec le groupe « modèle » de l’indie rock américain. Un concept qui va comme un gant à ce groupe particulièrement généreux.
Votre concert de ce soir est annoncé comme très différent d’un concert « classique ». D’où vous est venue l’idée d’un concert acoustique qui laisse une grande place à l’interaction avec le public ?
James : On nous a demandé de faire une conférence dans une université il y a quelque temps. Nous sommes arrivés avec nos guitares et l’on a répondu aux questions.
Ira : Je ne sais pas si c’est pareil en France, mais les étudiants ont une certaine somme d’argent pour organiser des événements. S’il en reste à la fin de l’année, ils peuvent le dépenser comme ils le veulent. Quelqu’un dans une université avait de l’argent à dépenser pour une conférence et ils se sont demandés « à qui a-t-on envie que cet argent profite ? » Ils ont pensé à nous !
Est-ce que ça va être une conférence sur l’indie rock ?
Ira : Ce qu’on a fait pour cette conférence, c’est qu’on a amené quelques instruments, et la plupart du temps, on demandait au public de nous poser des questions. C’était souvent drôle et enthousiasmant pour nous de ne pas savoir ce qui allait se passer. Maintenant on sait qu’on peut forcer les gens à poser des questions en les plaçant sur des sièges électriques avec des décharges…
James : Et on ferme les portes de l’extérieur… (rires)
Ira : On a donc fait cette conférence sans penser qu’on le referait. Et finalement, comme notre groupe a déjà 25 ans, on a voulu trouver avec Matador un nouveau format de spectacle pour inciter les gens qui nous avaient déjà vus sur scène à revenir. On a donc essayé de réutiliser cette idée et on lui a donné le nom de « The Freewheeling Yo La Tengo ». On l’a fait quelques fois depuis. C’est seulement la troisième fois qu’on l’essaie dans un pays non-anglophone.
Justement, comment allez-vous gérer ce paramètre ?
Ira : On parlera normalement !
James : Version Originale !
Ira : La première fois qu’on l’a fait, c’était il y a un an à Barcelone, on appréhendait mais ça s’est très bien passé. On l’a refait il y a trois jours en Italie. Maintenant on sait que si ça ne se passe bien à L’Alhambra, ce sera de la faute de Paris !