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Interviews

Sébastien Schuller – Interview

Quatre ans après l’élégant « Happiness », Sébastien Schuller est de retour avec « Evenfall » un disque qui s’inscrit dans la continuité de son grand frère. Climats éthérés, chant évanescent, spleen orchestré et élégance nonchalante à tous les étages. Pour autant, ne concluez pas trop vite au cliché du crooner pop sur papier glacé. La maison Schuller a bien d’autres ambitions pour elle-même et pour ses auditeurs. Rencontre autour d’un verre dans la tiédeur vespérale du mois de mai.

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Pourquoi s’écoule-t-il autant de temps entre tes sorties discographiques ?
Pour des raisons différentes. Entre le EP et le premier album, j’ai changé de maison de disques. Le EP avait été signé chez Capitol/ EMI qui en se restructurant n’a pas pu continuer à soutenir mon projet. Donc, après c’est Catalog qui s’est montré intéressé. Entre « Happiness » et « Evenfall » il y a eu une année de tournée, ensuite, j’ai fait trois musiques de film avant d’attaquer l’écriture du disque fin 2006. Le disque a été composé sur un an et demi et enregistré sur un an. La production a été un peu longue.

Le travail avec le cinéma, est-ce un hasard ou alors un choix ?
La diffusion d' »Happiness » a éveillé l’intérêt d’autres personnes dont le réalisateur Franck Guérin (« Un jour d’été ») qui m’a contacté directement par internet. J’ai eu l’impression qu’on parlait le même langage. Il ne m’appelait pas pour refaire une nouvelle version de mon disque. Son film, « Un jour d’été », m’a demandé beaucoup de travail ainsi que les deux autres films (« Toi et moi », « Notre univers impitoyable », ndlr).

Ta musique n’appartenant pas à un genre précis, est-ce que cela t’a posé un problème avec les maisons de disques ?
Oui, c’est clair que ça n’a pas toujours été à mon avantage. En même temps j’aime le mariage des genres, j’écoute des styles de musique très variés, j’aime bien me surprendre et moi-même je ne sais pas quel style de musique je ferai demain.

Quel est ton vocabulaire musical de prédilection ?
Au départ ce sont les claviers au sens où ils me permettent d’arranger les morceaux avec un ordinateur. Je peux ainsi jouer des parties de cuivres quitte à les faire reprendre par des vrais musiciens plus tard. Mais la transposition n’est pas toujours évidente parce qu’avec le traitement par ordinateur tu parviens à des textures particulières qui mettraient beaucoup de temps à être reproduites en vrai. Je suis assez exigeant, quand je commence à trouver des couleurs, à ne pas les perdre. Je ne vais pas forcément mettre des instruments organiques pour le plaisir. C’est plutôt un mélange. Il y a aussi la guitare électrique, je me suis aussi remis à la batterie parce que je suis batteur d’origine. Et puis il y a de nombreux petits équipements que je me suis procuré au fur et à mesure et qui viennent enrichir ma palette sonore.

Quand tu composes, as-tu tout de suite une vision orchestrée du morceau ?
En général ça va très très vite parce que j’aime le travail d’arrangement, une idée en appelle une autre etc. Parfois c’est l’inverse, c’est la mélodie qui est longue à aboutir. Il m’est souvent arrivé de me retrouver avec un couplet ou un refrain et de chercher pendant des mois avant de trouver la suite.

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