MIMAS – The Worries
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La planète pop n’est pas uniquement composée des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Si la Scandinavie, évidemment, n’a pas forcément une culture musicale aussi marquée et populaire que les deux greniers à tubes de l’univers, et, qu’effectivement, le nombre de formations de classe internationale n’y est pas aussi florissante, la qualité globale de sa production rock s’avère pour le moins formidable. Il y a quelques années, Mew ou Dungen faisaient figures de référence. Depuis la seconde moitié de la décennie s’y sont ajoutés des groupes inventifs et fervents tels que The Kissaway Trail, Slaraffenland, et le petit nouveau, Mimas, originaire du Danemark.
Nombreuses sont les comparaisons entre Mimas et les formations post-rock habituelles ou apparentées, Sigur Rós ou Mogwai en tête. "The Worries" n’est toutefois pas un exemple typique du genre, Dieu nous en garde. On y croise de langoureux solos de trompette (notamment sur la sublime "Dads"), des parodies de new-jazz aussi amusantes que pertinement intégrées, et, avant tout, une atmosphère d’ensemble beaucoup plus colorée et festive. La majorité des chansons sont traversées par une jovialité et un enthousiasme ne les empêchant cependant pas de lorgner parfois vers des ambiances méditatives durant lesquelles l’auditeur est happé par des constructions sonores que l’on pourrait qualifier d’hypnotiques.
Pour un premier disque, "The Worries" se révèle d’une grande richesse et, au risque de se disperser, s’empare du son caractéristique de genres aussi différents que le post-rock et l’ambient tout en optant pour des structures typiquement indie. Si bien que les chansons mettent immédiatemment l’auditeur dans le bain pour ensuite l’emmener dans une direction tout autre. Direct, mais sans pour autant se condenser en titres de trois minutes trente, avec l’inévitable refrain revenant toutes les quarante-cinq secondes. Propres, certes, mais ni banales ni balisées, les mélodies sont le plus souvent mises en valeur par un batteur ingénieux et un bassiste solide. Le chant d’Albertsson rappelera aux mélomanes, autant par la tessiture subtile que par son interaction avec l’instrumentation, celui de Sigur Rós. Comme Birgisson, il ne se contente pas d’un unique registre vocal : il crie, murmure, sait rendre sa voix autant chaleureuse que cassante, et se libérer de la dynamique primordiale d’une chanson pour mener à des émotions inattendues.
Il manque à ce disque un brin de variété pour être véritablement exceptionnel. Evitant au moins de frustrer l’auditeur, il s’avère ainsi quelque peu redondant au bout d’un certain temps. Il s’agit de son unique faiblesse. Il y a fort à parier que le meilleur reste à venir pour Mimas et qu’ils sauront se faire un glorieux nom dans les prochaines années. Hautement recommandé.
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