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Disques

Holden – Fantomatisme

HOLDEN – Fantomatisme
(Le Village Vert / PIAS) [site] – acheter ce disque

HOLDEN - FantomatismeUn nouveau disque de Holden, s’il suscite toujours une grande bouffée d’enthousiasme, s’accompagne également d’un certain sentiment d’inquiétude. Car avant même d’en entendre les premiers accords, on sait déjà qu’il aura tourné le dos à son prédécesseur et qu’il perpétuera les errances du groupe dans des contrées probablement imprévisibles, voire déconcertantes. En ce sens, "Fantomatisme" s’inscrit bien dans la droite lignée des excellents "Chevrotine" et "Pedrolira". La comparaison s’arrête là pourtant, tant ce quatrième album semble écrit sous le signe d’un perpétuel changement de cap. À peine les chansons commencent-elles à s’installer et à exister qu’elles s’évanouissent brusquement dans la nature, avant de reparaître, quelques secondes plus loin, différentes, transformées, méconnaissables. Le groupe est joueur, multiplie les cassures de rythmes, interrompt ses chansons quand bon lui semble, les fragmente, empêchant ainsi tout repère rythmique et mélodique. Les comptines initiales se dérèglent au fur et à mesure, s’enfonçant dans un brouillard élastique, comme en un labyrinthe dont le but ne serait pas de chercher la sortie mais bien de se perdre. "La fin d’une manche" apparaît alors comme la pierre angulaire de ce disque insaisissable, tant la chanson cristallise les nouvelles expérimentations du groupe, à la fois organiques et synthétiques, entre musiques mécaniques et digressions improvisées. "Fantomatisme" est un grand disque de studio, tenant par la finesse inouïe d’inventivité de sa production, et porté par la voix sublime d’Armelle Pioline. Comme ce fut le cas pour les récents "Caldeira" de Valérie Leulliot et "À l’aveuglette" de Françoiz Breut, "Fantomatisme" est pour Pioline l’album du grand écart, le saut de l’ange vers une nouvelle abstraction pop élégante, exigeante et intarissable.

Christophe Patris

A lire également, sur Holden :
l’interview (2009)
la chronique de « Chevrotine » (2006)
la chronique de « Pedrolira » (2002)

Les Animaux du club
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