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King Creosote – Flick The Vs

KING CREOSOTE – Flick The Vs
(Domino / PIAS) [site] – acheter ce disque

KING CREOSOTE - Flick The V'sEncore du folk, me direz-vous. Encore un barbu qui fait du folk, ajouterez-vous après un soupir las.

Seulement, voilà, les choses sont un peu plus compliquées qu’elles n’y paraissent, en témoigne l’introductif "No One Had It Better", porte d’entrée barbelée à un album qui jouera sans arrêt du contre-pied. Lente et désarmante progression à base de vocoder, d’électronique épileptique, d’une basse énorme et d’un refrain addictif et subtil à la fois, ces sept minutes laissent sur le cul, après une ou deux écoutes pleines de perplexité.

Pour ce nouvel album, le King fait son retour chez le (gros) indépendant Domino après une passage chez la (petite ?) major Warner, ou du moins un de ses sous-labels, qui s’était avéré bien incapable de propulser l’album précédent, "Bombshell", ses morceaux rentre-dedans comme ses merveilles de beauté subtile (l’admirable "Admiral") vers les cimes du succès qu’il méritait, en tout cas par chez nous. Paradoxalement, Domino, où il rejoint son camarade James Yorkston, semble plus à même de propager efficacement la royale parole. La première écoute laisse penser que l’habitant de Fife gâche ses chances d’un succès pour lequel il a de toute façon des pensées pour le moins ambivalentes, avec un album plus "difficile" qu’à l’accoutumée. Et puis, comme d’habitude, on y revient, et l’évidence s’impose : ce type est grand. Plutôt que de céder à une facilité coupable, Kenny alterne le chaud et le froid, la douceur et l’amertume (dans les paroles), les morceaux, classiques mais classieux ("Camels Swapped For Wives") avec les sucreries qui n’ont l’air de rien ("Two Frocks at A Wedding"), parfois même sur un même morceau (en se plaignant "I am the worst" tout du long du titre le plus guilleret du disque, "Rims"), ajoute à une instrumentation classique (folk, quoi : accordéon, guitare acoustique, violon) quelques divagations plus expérimentales (gazouillis à la "Spirit of Eden" par-ci, électronique par-là), cheveux sur la soupe – ce n’est pas péjoratif, j’adore la soupe – qui finissent par lui donner un sacré goût.

Un nouveau sans-faute : sans faire de vague, Kenny Anderson a fait là une pêche miraculeuse.

Guillaume

A lire également, sur King Creosote :
la chronique de « Bombshell" (2007)

No One Had It Better
Two Frocks At A Wedding
Camels Swapped For Wives
No Way She Exists
Fell An Ox
Coast On By
Nothing Rings True
Curtain Craft
Rims
Saw Circular Prowess

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