BATTANT – No Head
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Tout commence par une chanson d’anniversaire que Chloé Raunet compose pour son ami Mole. La chanson est tellement bien que les deux compères décident d’y ajouter quelques bricoles, genre batterie électronique et sons de MacIntosh. Mole, alors roadie pour Primal Scream réussi à refiler l’enregistrement à Keith Tenniswood des Two Lone Swordsmen qui leur produit deux démos. Le truc tombe dans l’oreille d’Andrew Weatherall. Le duo, rejoint par le guitariste Tim Fairplay, est alors booké pour assurer la première partie des Two Lone Swordsmen, puis, très vite, ouvre pour Ladytron. Un immense baptême du feu quand on n’a que 2 chansons en stock ! L’incendie se propage, bouffant tout l’oxygène du groupe qui tourne sans cesse. Les contrats juteux de la part de majors affluent. Mais le trio (Joel Dever remplace bientôt Mole aux claviers) ne s’est pas brûlé les doigts pour autant. Refusant d’être un Kleenex de plus dans la boîte de groupes jetables du NME, Chloé, Tim et Joel font leurs armes sur scène, dans des clubs, devant des d’jeuns qui n’attendent qu’une chose : 1h du mat’ et leur DJ favori…
Ce long préambule pour faire mentir les détecteurs de hype. Battant porte définitivement bien son nom et a envoyé bouler il y a belle lurette les bouffeurs de talents. Le tube new wave qui aurait pu les perdre ("Jump Up") n’est même pas sur l’album. Refusant la facilité, il s’est replié pour écrire une solide base de chansons et choisir le label, ainsi que les producteurs, seyant le mieux à son style urgent et dépouillé. Oui, nous y voilà, à la question qui taraude les puristes de l’électronique : que vient foutre un groupe de pop rock, produit par Ivan Smagghe et Tim Paris qui plus est, sur Kill the DJ ? C’est là l’autre problème de Battant face à la hype : ils sont incapables de choisir un style. Alors qu’on les taxe de nouveaux Siouxsie and the Banshees, Tim revendique The Jesus and Mary Chain pour influence quand Chloé révèle que son premier choc musical, c’était "Be My Baby" des Ronettes interprété par ses camarades de primaire au spectacle de fin d’année… Et puis, la lose dans les clubs ça vous forge le caractère !
La vérité, c’est que Battant n’a cure d’appartenir à une quelconque scène. Pop, rock crasseux, electro, techno, new wave… Suicide, The Kills, Siouxsie, Joy Division, les Riot Girls… Tout ça est plongé dans un chaudron punk qui désosse toute cette bidoche pour n’en conserver que la substantifique moelle. Intégristes s’abstenir. Battant explose tous les genres à coups de brûlots aussi crus qu’essentiels. Happy birthday !
Marie Gallic
Mark Twain
Highway Hopeful
Rerinse
The Lurker
Yokohama RC
The Butcher
Radio Rod
Socket
Human Rug
Bruise
Kevin [1989]