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Meringue, Alcohol and Us – Interview

MERINGUE, ALCOHOL AND US

Auteurs d’un excellent premier album, le trio poitevin Meringue, Alcohol and Us a accepté de revenir pour POPnews sur la genèse de ce disque, qui les place comme l’un des plus sûrs espoirs de la nouvelle scène folk française.

D’où vient le nom du groupe ?
Amandine : Quand on a commencé les répétitions, Judicaël et Bruce ont rigolé en disant que quand ils mangeaient de la meringue, ils étaient plus inspirés, plus en osmose… Moi, j’ai dit que c’était plutôt l’alcool qui me faisait cet effet-là. On a donc dit qu’il fallait qu’on s’appelle "Meringue and alcohol". Et puis on s’est dit qu’il ne fallait pas "nous" oublier, donc on a rajouté "and Us". C’était pour rire au début, et puis comme la plupart des blagues récurrentes, on finit par les prendre au sérieux…

Faisiez-vous partie de groupes, avant de vous retrouver ensemble dans Meringue, Alcohol and Us ?
Amandine: Moi non, mais j’avais pris trois ans de cours de chant et j’avais fait huit ans de conservatoire.
Bruce et Judicaël: Nous avions commencé à jouer ensemble dans un projet plus rock avec un batteur. Cela n’avait rien donné. Bruce a également eu des groupes de metal.

Quelles sont les influences qui font l’unanimité entre vous ? Et celles plus individuelles ?
Amandine: Je dirais CocoRosie (pour l’utilisation des petits instruments – toy piano par exemple et le côté naïf et enfantin de certaines chansons), les vieilles chansons des années 40-50 (comme "Johnny fais-moi mal" ou "Je t’ai dans la peau, Léon" qui m’ont inspirée pour les chansons un peu cruelles).
Bruce et Judicaël : Dans l’ensemble on écoute tous des styles différents mais ce que l’on compose emprunte un peu à tous ces styles.

Le disque est produit de façon discrète mais très soignée, "assumée", pas forcément dépouillée à l’extrême. Avez-vous pris part à la production ?
C’est un travail de collaboration avec l’ingé son, Benjamin Mandeau. Sa présence nous a été très utile en studio car on jouait déjà les morceaux en concert depuis quelques mois. Il a apporté un regard neuf sur les compositions et de nouveaux arrangements, notamment pour les parties de violoncelle qui n’étaient pas toutes existantes.

Les chansons semblent être autant d’histoires, avec leurs personnages et leurs propres histoires. Est-ce que cette forme d’écriture vous vient d’un artiste en particulier, ou est-ce une somme d’influences (pas forcément musicales) ?
Nous sommes tous passionnés de cinéma et cela nous influence certainement dans notre manière d’écrire. L’habitude de voir des personnages porter une histoire et des idées.
Amandine: L’univers de Tim Burton m’a pas mal influencée pour des chansons comme "Find my Man" ou "Basil" ("Basil" est je pense directement inspirée du court métrage "Vincent", sur l’enfance de Vincent Price, ou encore de ses nouvelles "The Melancholy Death of Oyster Boy and Other Stories").

La mélancolie se ressent très souvent dans les textes, mais les mélodies sont plus nuancées, et certaines sont plutôt joyeuses. Ecrivez-vous textes et mélodies en même temps, ou l’une de ces deux composantes influence l’autre ?
Judicaël : Cela dépend. Quand j’arrive avec un texte j’ai toujours composé la musique en même temps, je pense que c’est souvent le cas pour Bruce. Sinon, quand Amandine propose un texte, elle nous explique l’ambiance du morceau et sur quel style de mélodie elle aimerait poser sa voix. On essaie de manière générale de ne pas s’enfermer dans une musique trop morne et préférons ne pas illustrer les paroles mais plutôt nous en éloigner grâce aux mélodies.

Toutes les chansons sont en anglais. Est-ce plus facile pour vous d’écrire ou de chanter dans cette langue ?
Amandine: Comme la plupart des groupes actuels, on trouve ça plus facile, oui. D’abord parce que l’anglais est une langue qui sonne bien, même si on dit des choses très simples. Je pense qu’il faut être plus exigeant en français. Ensuite parce que le fait de chanter en français catalogue tout de suite les groupes de folk dans la catégorie "chanson française".
Bruce et Judicaël : On a grandi en écoutant du rock anglais, américain, du blues, uniquement des artistes anglophones, on se mentirait un peu à nous-mêmes si on essayait de chanter en français.

"End", le titre qui clôture le disque est plus direct et âpre que le reste du disque. Avez-vous hésité à l’intégrer ?
Oui. C’est vrai qu’il est un peu décalé par rapport au reste. Mais on a choisi de le mettre sur l’album car le groupe fonctionne vraiment grâce à l’apport de chacun. En écoutant bien, je pense que les trois personnalités du groupe ressortent distinctement au gré des chansons. De plus, mis à part son titre, cette chanson est une véritable ouverture pour le prochain album qui ne sera pas forcément dans le même registre que celui-ci.

Avez-vous des choses que vous regrettez de ne pas avoir pu intégrer sur le disque ?
Amandine: Il y avait une autre chanson de Bruce ("Daisy"), ainsi qu’une autre ("Crazy") qu’on fait souvent en concert pour "réveiller les foules"… Mais il faut bien limiter un peu la sélection. Il vaut mieux ça plutôt que de batailler pour trouver des chansons à rajouter.
Dans l’ensemble, on regrette de ne pas avoir eu plus de temps en studio pour arranger les morceaux différemment, voire composer en studio avec des instruments que nous n’avons pas sous la main habituellement.

Propos recueillis par Mickaël Choisi
Photo de
Meringue, Alcohol and Us : droits réservés.

A lire également, sur Meringue, Alcohol and Us :
la chronique de « Meringue, Alcohol and Us » (2009)

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