STUCK IN THE SOUND
A l’occasion de la sortie de leur deuxième album "Shoegazing Kids", les Stuck in the Sound sont de passage à Saint-Lô, ville renommée pour son bon accueil lors de visites présidentielles mais principalement appréciée pour sa population à majorité "rock’n’roll" (en toute objectivité). Le quatuor parisien a eu la gentillesse de nous accorder quelques minutes d’entretien. Le chanteur, José Reis Fontao, dit JRF, revêt sa plus belle capuche et ses lunettes pour l’occasion et ses trois acolytes le rejoignent avec quelques caramels – Normandie oblige. Simplicité, gentillesse et rires furent les maîtres mots de cet entrevue.
La tournée vient de débuter, comment l’appréhendez-vous ? Pas trop anxieux de l’accueil que le public vous réserve ?
JRF (chanteur) : Si tu nous avais posé la question, on t’aurait dit qu’on était très stressés de jouer les nouveaux titres en live, mais là tout se passe bien.
Manu (guitare) : Et puis on n’aurait pas affiché nos faiblesses en public ! (Rires)
JRF : On a déjà fait quatre dates, dont une date importante à Paris, à la Maroquinerie, qui s’est vraiment bien passée, puis ensuite il y a eu un déclic à Vannes où l’on était au top sur scène.
Votre deuxième album "Shoegazing Kids" vient de sortir, il se pourrait que certains vous attendent au tournant… Notamment les médias. Pensiez-vous, lorsque vous composiez, à leur accueil ?
JRF : On n’a jamais fait de musique en fonction des médias ou des critiques, mais nous avions fait une centaine de dates sur la tournée précédente, étions frustrés artistiquement et avions le besoin de retourner en studio donc on y est allés la tête baissée, mais en se faisant surtout plaisir… en passant des nuits entières à composer et au bout de trois semaines on avait l’album.
Alors que les titres du premier album avaient été composés en trois ans… Vouliez-vous pour votre deuxième album retranscrire une certaine instantanéité, garder l’énergie acquise lors de la première tournée ?
JRF : Oui, c’est exactement ça.
Arno (basse) : Oui, la période de composition s’est vraiment faite en trois semaines. On a composé à Bordeaux où on a trouvé tout ce qui nous fallait pour travailler dans les meilleures conditions : l’esprit, le matériel vintage…
(Le téléphone de Manu sonne)
JRF : T’es lourd, éteins-le, ton portable.
Manu : C’est Pascal !
JRF : Oh, il a toujours sa moustache ?
Manu : Non, c’est terminé.
JRF : Oui, euh, bref, pardon… donc on a bien répondu là ?
Oui, oui, c’est parfait.
JRF : Oh cool !
(Rires)
Parlons un peu de votre collaboration avec Nick Sansano (ndlr: ancien collaborateur de Sonic Youth et Public Enemy) … Comment s’est déroulée votre rencontre avec lui ? Il a de suite accepté votre proposition ?
JRF : On l’a démarché puisque nous avions déjà une idée de la couleur de l’album, il nous fallait un ingénieur du son pour mixer, donc on a pensé à Nick Sansano, étant nous-mêmes fans de Goo, l’album des Sonic Youth. On avait besoin de sa "patte" donc on lui a envoyé un mail avec les démos, il a aimé et a dit "Venez à New York, les enfants !". Mais on l’a payé, attention !
Manu : Et avec le sourire. (Rires)
Collaborer avec une personne qui a elle-même collaboré avec vos influences doit être intimidant, non ?
François (batterie) : Non, en fait, tout s’est très bien passé puisqu’il est très à l’écoute et puis nous avions déjà fait des choix pour l’album. Il mixait un titre par jour, le matin on faisait un petit "brief", on discutait beaucoup, il travaillait de son côté et le soir on corrigeait avec lui.
JRF : Mais c’est vrai que nous avions un peur de travailler avec quelqu’un d’extérieur à Stuck puisque l’on a toujours travaillé à cinq : nous quatre et Romain Delavalle, celui avec qui on a fait nos premiers enregistrements, qui est un peu le cinquième membre du groupe. Donc, on avait un peu peur que ce pro américain fasse un boulot de producteur, mais pas du tout.
Manu : Il est resté fidèle à la matière sonore qu’on lui a donnée au départ.